"On appelle les producteurs à réfléchir à la culture du risque" quand ils choisissent quels fruits cultiver, assure la Fédération nationale des producteurs
Plus de 90 des productions d'abricots de la Drôme ont été détruites par le gel et les aléas climatiques cette année.
"On appelle les producteurs à réfléchir à la culture du risque" quand ils choisissent quels fruits cultiver, déclare la directrice de la Fédération nationale des producteurs de fruits, Stéphanie Prat, ce mardi sur franceinfo, alors que les producteurs d'abricots ont perdu plus de 80% de leurs productions dans la Drôme, en raison du gel et des aléas climatiques.
franceinfo : Pourra-t-on encore longtemps produire des abricots dans la Drôme ?
Stéphanie Prat : À la Fédération nationale des producteurs de fruits, on croit profondément en l'avenir de la production fruitière sur le territoire français. Reste à trouver des solutions pour effectivement pérenniser la production fruitière et notamment la production d'abricots. À très court terme, on réfléchit plutôt en termes de protection des vergers et d'assurance, et à moyen ou long terme, on réfléchit plus à la diversification des espèces, voire à l'introduction de nouvelles espèces fruitières qui aujourd'hui ne serait peut-être pas produites en métropole. Il faut évidemment faire des modélisations d'une part en fonction des envies et attentes des consommateurs, mais aussi en fonction du changement climatique, avec la prise en compte des besoins en eau, des besoins en froid.
Augmenter la production d'agrumes en métropole
Quels fruits pourraient être davantage cultivés en France à l'avenir ?
On réfléchit notamment à la production d'agrumes sur le territoire français puisqu'on sait que ce sont des fruits qui sont très consommés et qui pourraient éventuellement, à voir selon les modalisations, être produits en métropole. Il s'agit d'augmenter la production de la France entière puisqu'on a quand même des productions d'agrumes en Corse, mais c'est vrai que pour l'instant c'est vraiment très limité au territoire corse.
"Il faut envisager tous les risques qui peuvent arriver."
Stéphanie Pratfranceinfo
Appelez-vous les producteurs à diversifier leurs cultures et ne plus parier que sur un seul fruit ?
Aujourd'hui, on appelle les producteurs à réfléchir à la culture du risque, à vraiment prendre en compte les différents risques auxquels ils sont soumis. Il y a évidemment les risques climatiques, il y a aussi les risques sanitaires. Cela fait partie des choses qui sont absolument nécessaires à prendre en compte lorsqu'on implante un verger. Un verger, c'est une culture pérenne et on ne peut pas se dire "l'année prochaine je fais autre chose si ça ne marche pas". Cela nécessite vraiment une réflexion à moyen terme, et pour ça il faut envisager tous les risques qui peuvent arriver. Ça fait partie de la culture du risque que de réfléchir en termes de diversification en fonction du climat, du sol, de l'eau et de tous un tas de facteurs.
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