Métiers insolites : à la rencontre de Laurent Faure, vinaigrier traditionnel

Laurent Faure, vinaigrier à Coursan (Aude), affine son balsamique sous la toiture de son exploitation, à huit mètres de hauteur, là où la température dépasse 45°C en été. Ce jour-là, il vérifie quelques cuvées de son or noir, un simple jus de raisin cuit et vieilli dans des barriques de bois. "On vérifie les densités, l'évolution au niveau de l'alcool, du sucre, de l'acide", lance-t-il. Il faut des années de patience, jusqu'à 12 ans. "Ce n'est pas un métier comme les autres, c'est un métier qui ne s'apprend pas, il n'y a pas de formation, pas de littérature, ça s'apprend sur le tas, il faut avoir beaucoup de patience, nous on a mis quatre ans avant de sortir nos premiers vinaigres. Il faut avoir énormément de motivation", explique l'un des cinq derniers gardiens de ce savoir-faire ancestral. 

Une reconversion couronnée de succès

Ce Narbonnais diplômé en économie à 24 ans se destinait pourtant à une tout autre carrière. Mais il lui manquait ses racines alors qu'il parcourait le monde. Après un déclic, il revient dans le village de ses parents et de sa famille de vigneron. Une longue reconversion plus tard, l'entreprise de Laurent est un succès, et son salaire confortable. Il vend 70 000 bouteilles de vinaigre balsamique et de vin chaque année.