Les Français déçus par le goût des abricots et des fraises : "C'est un constat inquiétant"
L'association de consommateurs CLCV a mené son enquête annuelle sur les fruits et légumes. Seul un tiers des Français se dit satisfait du goût des abricots et des fraises.
Sept Français sur dix sont insatisfaits par le goût des abricots et des fraises, selon une étude de l'association CLCV (Consommation, logement et cadre de vie). "C'est un constat inquiétant, d'autant plus que l'objectif de conserver les fruits et légumes est un objectif de santé publique important", estime mardi 14 août sur franceinfo Wendy Si Hassen, chargée de mission alimentation à la CLCV.
franceinfo : Les fruits n'ont-ils donc aucun goût ?
Wendy Si Hassen : En tout cas, c'est l'avis des dégustateurs qui ont participé à nos dégustations. On voit que seulement 32% des consommateurs étaient satisfaits par le goût des fraises. Pour les abricots, c'est pareil : moins d'un tiers était satisfait. Il y a des constats qui sont différents selon les variétés. Par exemple pour les fraises, la ciflorette était très appréciée, alors que la gariguette, beaucoup moins. C'est un résultat qui est global, on a fait notre dégustation auprès de 900 consommateurs dans 25 départements, avec des fruits français et espagnols.
On dit souvent que les variétés françaises sont meilleures, est ce que cela a été vérifié dans cette enquête ?
On ne l'a pas tellement observé. Pour les fraises, c'est un petit peu mieux, mais vraiment très légèrement, mais en revanche pour les abricots, ce sont les abricots espagnols qui satisfont plus, avec 35% des consommateurs qui aiment le goût des abricots espagnols contre seulement 28% pour les abricots français. On a aussi étudié la corrélation avec le prix et on voit qu'il n'y a pas de corrélation claire entre les prix et les qualités des fruits. On observe même parfois que des prix moyens très élevés sont les mêmes pour des niveaux de satisfaction très différents. Pour les abricots, c'est sensiblement le même prix, mais les fraises françaises sont deux fois plus chères que les fraises espagnoles.
C'est la huitième année que votre association effectue cette étude. Les résultats évoluent-ils ?
Globalement, c'est un constat assez similaire qu'on observe au fur et à mesure des années. C'est donc un constat assez inquiétant, d'autant plus que l'objectif de conserver les fruits et légumes est un objectif de santé publique important. Ces résultats peuvent s'expliquer par plusieurs raisons : déjà le choix des variétés. On est allé vers des variétés qui sont moins goûteuses. Il y a aussi des raisons d'optimisation du transport, de la conservation en magasin, ou encore chez le consommateur. Mais il faut déjà que les consommateurs aient accès à des fruits goûteux et de qualité. En plus de ça, on a aussi fait une enquête en ligne sur les fruits achetés en grande surface et on observe que seulement 13% des répondants à ce questionnaire en ligne sont satisfaits de la qualité des fruits vendus en grande et moyenne distribution.
À qui vous adressez-vous avec cette enquête ?
Aux producteurs, aux maraîchers, au supermarché, c'est l'ensemble des acteurs qui peuvent faire évoluer cette tendance qu'on observe dans nos enquêtes. À la fois les producteurs en choisissant des variétés qui sont plus goûteuses, mais aussi les distributeurs, en formant mieux les personnels de rayon, en limitant le transports des fruits et en évitant de passer les fruits au réfrigérateur.
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