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Le quinoa, victime de son succès

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Brut : quinoa
Brut : quinoa Brut : quinoa
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Produit à la mode depuis quelques années, le quinoa a connu une explosion de sa demande et son prix a doublé en cinq ans. Pour les petits producteurs boliviens, cet aliment de base est devenu un produit de luxe.

Originaire d’Amérique latine, le quinoa est un aliment populaire cultivé depuis 5 000 ans dans les Andes. Il était « très consommé dans la période précolombienne » précise Stéphane Besançon, nutritionniste directeur de l’ONG Santé Diabète. 

Essentiellement cultivé au Pérou et en Bolivie, la production du quinoa a explosé et son prix doublé en l’espace de 5 ans. Cela s’explique notamment par l’explosion de sa demande. Mais celle-ci s’est faite au détriment du mode de vie des agriculteurs andins, pour qui l’aliment de base est devenu un produit de luxe. 

L’éldorado du quinoa

En 2013, lorsque l’ONU déclare « l’année internationale du quinoa », le monde prend conscience de « cette culture face au défi de nourrir la population de la planète dans un contexte de changement climatique et de raréfaction des ressources en eau » estime Nadine Heredia, ambassadrice du quinoa. Le quinoa est mis sur le devant de la scène et les prix  s’envolent. 

Surnommé « la graine d’or », cet aliment sans gluten et riche en protéine est monté jusqu’à 9 000 euros la tonne. En conséquence, les producteurs se sont enrichis et les exportations vers les États-Unis et l’Europe ont augmenté de 260% de 2012 à 2014. 

Mais cet eldorado du quinoa pose un problème : tout le monde veut en profiter.

Le quinoa à l’épreuve de l’agriculture intensive

Désormais, près de 90 pays cultivent du quinoa, en particulier le Pérou qui produit de manière intensive et devient le premier producteur mondial devant la Bolivie. La répercussion sur les prix est sans appel : l’offre excède la demande et les prix dégringolent.

En Bolivie, 250 000 personnes vivent de la culture du quinoa. À cause de la chute du cours du prix, les petits producteurs boliviens doivent vendre à perte. Aujourd’hui, 50 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. 

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