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La pénurie de vanille à Madagascar provoque "une flambée des cours comme on en avait rarement connue"

Philippe Chalmin, professeur d’histoire économique, a commenté lundi sur franceinfo l'envol du prix de la vanille, conséquence d'un "marché très peu transparent" et du cyclone qui a touché Madagascar. L'île concentre 80% de la production mondiale. 

Article rédigé par franceinfo
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Des collecteurs de vanille à Madagascar, le 25 mai 2016.  (RIJASOLO / AFP)

Depuis 2004, le prix de la gousse de vanille a été multipliée par 20. Une hausse qui s'est accentuée ces derniers temps à la suite du passage du cyclone Enawo qui a détruit au mois de mars une des principales régions de production au nord-est du pays alors que l'île concentre 80% de la production mondiale.

>> à lire aussi : Hausse du prix de la vanille : "C'est le parfum le plus consommé, on a réussi à limiter l'impact"

"Une flambée des cours comme on en n'avait rarement connue" : Philippe Chalmin, professeur d’histoire économique à l’Université Paris-Dauphine et directeur de la publication du rapport Cyclope sur les matières premières, est revenu lundi 26 juin sur franceinfo sur l'augmentation des prix de la vanille de Madagascar. "On est passé de moins de 50 dollars le kilo à, dans certains cas, 500 à 600 dollars le kilo."

Plus que de la spéculation, le professeur a dénoncé "l'inorganisation du marché au niveau malgache" : "Pendant très longtemps, à l'époque où Madagascar était une république plus ou moins socialiste, il y avait un organisme d'État qui gérait la collecte et l'exportation de vanille. Depuis, tout a été privatisé. Malheureusement Madagascar est tombé de Charybde en Scylla en ce qui concerne sa gouvernance et cela a aussi affecté la vanille. Manifestement il y a eu localement de la rétention, des achats par des intermédiaires... La situation est allée véritablement de mal en pis." a-t-il expliqué. 

Un marché "très peu transparent"

En plus de ce marché "très peu transparent", la vanille de Madagascar a souffert du cyclone qui a frappé l'île, le 7 mars dernier : "toute la zone de production" a été "affectée". Conséquence : une baisse sur la collecte "de 25 à 30%".

Pour Philippe Chalmin, cette flambée des prix "est dangereuse", et "les premières victimes peuvent en être les producteurs". Une situation "dangereuse pour les producteurs malgaches : d'autres pays notamment l'Indonésie, la Papouasie-Nouvelle Guinée, l'Ouganda et l'Inde pourraient prendre le relais d'ici deux à trois ans. Et d'autres produits au goût vanillé, comme la fleur du giroflier, pourraient détrôner la vanille."

"Le cyclone a affecté toute la zone de production" de la vanille à Madagascar. Philippe Chalmin, professeur d’histoire économique, à franceinfo

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