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Jaunisse de la betterave : le gouvernement souhaite autoriser de nouveau un insecticide

Interdit depuis 2018, ce produit pourrait être utilisé pour protéger les cultures de betteraves des pucerons verts, vecteurs du virus de la jaunisse.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 1 min
Un champ de betteraves à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme), le 7 novembre 2019. (THIERRY ZOCCOLAN / AFP)

C'est une décision qui ne plaît pas aux défenseurs de l'environnement. Le gouvernement a annoncé jeudi 6 août vouloir autoriser les agriculteurs à utiliser dès 2021, sous "conditions strictes", des semences de betteraves enrobées d'un insecticide interdit depuis 2018 afin de "pérenniser" la filière sucrière française, malgré l'opposition des défenseurs de l'environnement et des apiculteurs.

Le gouvernement prévoit d'obtenir "une modification législative cet automne", introduisant une dérogation au maximum jusqu'en 2023 pour certains néonicotinoïdes, dans le cadre d'un plan de soutien à la filière, rapporte le ministère de l'Agriculture dans un communiqué.

Une dérogation réclamée par le syndicat des betteraviers

Les planteurs de betteraves alertent depuis plusieurs semaines sur la situation de la filière sucrière. Ils se disent démunis face aux pucerons verts, et à la jaunisse virale qui fait s'effondrer les rendements.

La Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), affiliée à la FNSEA, avait prévenu que la France ne produirait pas cette année "600 000 à 800 000 tonnes de sucre" faute de solution contre ce virus. Soutenu par des élus locaux et nationaux, le syndicat demandait une dérogation pour utiliser des néonicotinoïdes afin de protéger les semences.

Ces produits s'attaquent au système nerveux des insectes (et donc des pollinisateurs comme les abeilles). Ils ont été interdits de tout usage phytosanitaire en septembre 2018.

"Le gouvernement reconnaît l'impasse dans laquelle sont les agriculteurs. Il faut avancer maintenant très vite pour avoir une loi", a réagi auprès de l'Agence France-Presse (AFP) le président de la CGB, Franck Sander.

En face, le président de Générations futures, François Veillerette, fait part de sa "colère". "La France avait été exemplaire et là, on recule", a-t-il déploré auprès de l'AFP.

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