Hérault : un tiers des huîtres et 100% des moules de l'étang de Thau tuées par la malaïgue
Ces pertes dues à la canicule et à l'absence de vent sont évaluées à près de 6 millions d'euros pour les producteurs de l'étang de Thau.
Un tiers de la production annuelle d'huîtres et la totalité des moules ont été tuées, cet été, dans l'étang de Thau (Hérault) par la malaïgue, une conjonction de chaleurs caniculaires et d'absence de vent, selon un comité d'expertise départemental, qui s'est tenu jeudi 30 août à Montpellier.
La malaïgue ("mauvaise eau" en occitan) se caractérise par une coloration blanche des eaux et ne s'était pas manifestée sur l'étang depuis 2006. Ce phénomène de propagation d'algues, lié au réchauffement climatique, engendre une chute de la teneur en oxygène de l'eau, qui décime les huîtres. Les moules succombent pour leur part aux fortes températures de l'eau (plus de 29 °C enregistrés sur huit jours cet été dans l'étang).
Près de six millions d'euros de pertes
"Concernant les huîtres, on a des taux de mortalité importants, avec 52% dans la zone de Marseillan et 63,5% dans celle de Mèze", a précisé Cédric Indjirdjian, directeur départemental adjoint des territoires et de la mer (DDTM). "En volume cela représente 2 703 tonnes d'huîtres, en valeur, 4,7 millions d'euros, soit un tiers de la production annuelle sur le bassin qui a été détruit en quelques jours". "Concernant les moules, les pertes sont de 100%", a-t-il ajouté, "soit 1 218 tonnes de moules mortes, ce qui représente une valeur de 1,22 million d'euros".
Le préfet de l'Hérault a annoncé son intention de "saisir, sans délai, la commission nationale de gestion des risques agricoles, en vue de la reconnaissance du sinistre par arrêté ministériel". Le préfet a également transmis au ministère de l'Agriculture la demande d'exonération totale des charges sociales ENIM, des redevances domaniales et des taxes sur le foncier non bâti.
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