Etiquettage trompeur de vins espagnols : le syndicat des producteurs de vins de Pays d'Oc dénonce "une concurrence déloyale"
Jacques Gravegeal, président du syndicat des producteurs de vins de Pays d'Oc, alerte les consommateur, lundi sur franceinfo, sur une "tromperie" : la commercialisation de vins espagnols comme des vins français.
Les producteurs de vin de Pays d'Oc alertent les consommateurs concernant "la concurrence déloyale" des vins espagnols. Le syndicat des producteurs de vins de Pays d'Oc a lancé dans la presse une campagne. Dans celle-ci, les vignerons s'exclament : "Alerte consommateur ! Concurrence déloyale sur la viticulture française !" Jacques Gravegeal, président du Syndicat des producteurs de vins de Pays d'Oc, a dénoncé, lundi 10 avril sur franceinfo, "une tromperie".
franceinfo : Pourquoi les consommateurs seraient-ils, selon vous, trompés ?
Jacques Gravegeal : D'une part, vous trouvez des emballages qui sont exactement les mêmes que ceux de Pays d'Oc. D'autre part, vous vous apercevez que c'est du vin d'Espagne qui est vendu dans les rayons. C'est une tromperie. Il y a encore un autre élément qui est, celui-là, frauduleux. On va vous facturer la bouteille plus chère que celle d'un Pays d'Oc. On les trouve en grande distribution, dans pas mal d'enseignes. Nous avons alerté à plusieurs reprises au niveau local et national. Il y a semble-t-il une vitesse qui n'a pas été embrayée pour qu'on enraye ce système.
Qu'est-ce que changent ces vins pour le consommateur ?
On se retrouve, aujourd'hui, avec une qualité de vin qui est uniquement basée sur le prix et qui n'est pas du tout de bonne facture. Je ne trouve pas qu'un sauvignon espagnol ait le même goût qu'un sauvignon de Pays d'Oc. Je ne sais pas si la grande distribution fait plus de marge avec les vins espagnols, car elle rejette la faute sur les négociants qui font l'intermédiaire entre les vignerons et la grande distribution. Il faut enquêter de manière beaucoup plus précise.
Comment prouver qu'il existe une fraude ?
Nous avons saisi, depuis fin décembre 2016, les services nationaux des fraudes, la DGCCRF. Nous n'avons aucun retour. Il faut savoir que les conséquences sont énormes pour nous, vignerons. Certains, à cause de la concurrence espagnole, attendent encore de pouvoir vendre leur vin. Ils se retrouvent dans des situations très compliquées. Nous disons, aux négociants et à la grande distribution, d'arrêter d'acheter ces cinq millions d'hectolitres de vin espagnol dont la France n'a nullement besoin. La France peut les fournir, sauf à nous dire que nous sommes trop chers. Aujourd'hui, nous ne pouvons pas lutter à concurrence égale avec les Espagnols.
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