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Elevage en cage : "Il faut que la PAC permette de financer plus de bien-être animal" et non pas "les systèmes plus industriels"

Une ONG pour le bien-être animal lance une pétition en ligne pour peser sur les négocations de la future PAC, politique agricole commune. 

Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des lapins dans une cage dans un élevage industriel en France.  (CHRISTIAN WATIER / MAXPPP)

Une pétition géante a été lancée par 130 associations pour demander l'interdiction de l'élevage en cage dans toute l'Union européenne. Il faut "que la PAC [Politique agricole commune] permette de financer plus de bien-être animal, et qu'elle ne finance pas les systèmes plus industriels", a réclamé jeudi 11 octobre sur franceinfo Léopoldine Charbonneaux, directrice de Compassion In World Farming (CIWF France), une ONG qui agit pour le bien-être des animaux de ferme. Même si la militante reconnaît que cela ne peut pas se faire "en cinq minutes", elle estime qu'avec la réforme de la prochaine PAC, "c'est une occasion à ne pas rater", alors qu'une étude de 60 millions de consommateurs révèle que le bien-être animal est peu pris en considération par les industriels.  

franceinfo : L'élevage en cage est-il une nécessité ?

Léopoldine Charbonneaux : La cage est un pilier de l'élevage industriel qui a été mis en avant au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Il fallait produire énormément. La cage a été utilisée pour permettre de produire plus sur moins d'espace rapidement. La cage a peut-être répondu à un besoin à un moment. On ne peut pas changer tout du jour au lendemain. On n'est plus au sortir de la Seconde Guerre mondiale. On n'a plus autant besoin de quantité. On a une demande du consommateur pour de la qualité, pour plus d'éthique et plus de bien-être animal.

Est-ce la concurrence qui oblige à ce type d'élevage ?

Une concurrence peut se passer sur la qualité, sur une valeur ajoutée qui doit revenir à l'éleveur. Le bien-être animal est une demande sociétale forte en France. Les consommateurs ont du mal à se retrouver. Pour les œufs c'est très facile, pour se détourner des cages, on évite le code 3, on privilégie le code 0 ou le code 1. Sur les autres produits animaux, il n'y a pas d'étiquetage du mode d'élevage. Il n'y a pas l'information pour le consommateur, donc c'est difficile de s'y retrouver. Aujourd'hui, 99% des lapins, soit 27 millions, sont sur de petites cages grillagées, avec une petite feuille A4 d'espace vital. Ils n'ont pas assez de place pour s'étendre. C'est deux-tiers des poules pondeuses en France qui n'ont pas moyen d'étendre leurs ailes. 

Que demandez-vous à l'Union européenne ?

L'initiative citoyenne que l'on porte demande à la Commission européenne de légiférer pour interdire les cages. Aucune interdiction au niveau européen n'a eu lieu en cinq minutes. Il faut acter un principe et ensuite on organise la transition. On est pour que les animaux soient bien, pour que les consommateurs soient contents. Il ne faut pas caricaturer le débat. Cela s'accompagne la transition. Il faut que la PAC [Politique agricole commune] permette de financer plus de bien-être animal, qu'elle ne finance pas les systèmes plus industriels. On rentre dans la réforme de la prochaine PAC. C'est une occasion à ne pas rater.

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