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COP26 : "L'agriculture a une part de responsabilité mais elle peut être la solution" au dérèglement climatique, selon la présidente de la FNSEA

La présidente du syndicat agricole salue l'approche plus "pragmatique" du gouvernement sur les questions agricoles.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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 Christiane Lambert, le 2 septembre 2021. (THOMAS SAMSON / AFP)

"L'agriculture a une part de responsabilité mais elle peut être la solution" au dérèglement climatique, selon Christiane Lambert, présidente de la FNSEA et éleveuse de porcs dans le Maine-et-Loire, alors que s'ouvre demain la COP26 à Glasgow, en Ecosse. 

franceinfo : Dans le cadre du G20, le ministre de l'agriculture Julien Denormandie a mentionné le projet de loi de réforme de l'assurance agricole face aux risques de changement climatique. C'est une bonne nouvelle pour vous ?

Christiane Lambert : C'est une proposition sur laquelle nous travaillons depuis 10 ans et enfin elle arrive sur la table. Il a fallu attendre des événements dramatiques, le gel, les sécheresses, pour que le gouvernement se décide enfin. Vous savez, nous, nous n'avons pas de toit, nous travaillons à ciel ouvert et quand il y a des drames comme le gel - qui a fait perdre 30 à 40 % de récolte aux viticulteurs et 80 % aux arboriculteurs - s'il n'y a pas d'assurances qui permettent un minimum de rentrées financières alors les exploitations ne tiendront pas. Avec le changement climatique, ces événements vont se répéter et c'est une bonne nouvelle qu'il y ait une modification des régimes d'assurance mais aussi une solidarité nationale pour que les exploitations restent debout et puissent produire les années suivantes.

On reproche justement souvent aux agriculteurs d'être responsables du changement climatique avec les rejets de méthane, les engrais azotés... Est-ce que le monde agricole est prêt à adopter des techniques alternatives ?

Il a déjà commencé. Tous les décideurs politiques le disent, il ne peut pas y avoir de neutralité carbone sans l'agriculture. Oui, il y a le méthane mais il y aussi les sols qui captent du carbone. Il y a toutes les plantes, toutes nos cultures, qui sont de la biomasse, qui font des énergies renouvelables. Il y a le photovoltaïque sur les toits. L'agriculture a une part de responsabilité, nous ne la nions pas, mais nous apportons énormément de solutions d'ailleurs à des secteurs polluants et pollueurs. Aujourd'hui, nous vendons par exemple des crédits carbone à des entreprises qui, elles, émettent du carbone. Nous, nous le captons dans nos cultures, dans nos forêts, dans nos champs. Donc il faut présenter l'agriculture comme cause mais aussi comme solution.

Un décret sur le glyphosate a été publié aujourd'hui : il propose un crédit d'impôt pour en sortir. Est-ce que c'est un bonne incitation ?

Ca ne couvrira pas la totalité des frais pour l'ensemble des exploitations qui veulent sortir du glyphosate. Ce qui est positif, c'est que l'Etat a mesuré que l'arrêt du glyphosate était une décision hâtive, il est revenu en arrière en disant que lorsqu'il n'y a pas d'alternative, il faut pouvoir l'utiliser quand même. C'est le cas dans l'agriculture de conservation des sols, dans les vignes et vergers en pente, pour certaines cultures de semences ou de noix et noisettes. Tout interdire s'il n'y pas d'autres solutions, c'est une impasse. Le gouvernement revient finalement à un principe de réalité.

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