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"Cela va devenir un phénomène courant et normal" : en Rhône-Alpes, les agriculteurs se préparent à affronter la sécheresse

Le ministère de la Transition écologique a placé la moitié des départements en risque de sécheresse. Les nappes phréatiques dans le sillon rhodanien ainsi que le sud de l'Alsace sont en souffrance.

Article rédigé par Alain Gastal
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Champ de courgettes irrigué  (STEPHANIE BERLU / RADIO FRANCE)

L’été s’annoncerait-il caniculaire, accompagné d’un nouvel épisode de sécheresse ? Météo France n’évoque pas de canicule, mais annonce des températures estivales supérieures à la normale au moins sur une partie du territoire, quand le ministère de la Transition écologique a placé la moitié des départements en risque de sécheresse. Les nappes phréatiques dans le sillon rhodanien ainsi que le sud de l'Alsace, dans le Grand-Est,  sont en souffrance. Et les agriculteurs, eux, sont de plus en plus nombreux à essayer d'économiser l'eau.

La matière organique, le "coton" du sol

Quand on évoque la sécheresse qui menace pour l’été avenir avec les  agriculteurs, on a de plus en plus souvent cette réponse : "On sait qu’on aura de grosses pluviométries, puis plus du tout pendant plusieurs mois, comme l’an passé. Cela va devenir un phénomène courant et normal…" Marc Rivoire cultive avec trois associés 23 hectares de fruits et légumes sur les hauteurs dans le département de la Loire sur un sol peu généreux, léger, sablonneux et pentu, où l’eau est rare et précieuse.

>> Trois questions sur le risque de sécheresse qui menace une large moitié est de la France cet été

"La première ressource en eau est celle que l’on ne gaspille pas, celle que l’on garde, souligne Marc Rivoire. Plus on monte en pourcentage de matière organique, plus le sol a une bonne rétention d’eau, surtout dans nos sols légers car la matière organique a un pouvoir éponge. C’est le coton du sol, on va dire !"

De la matière organique pour garder l’eau, des arrosages nocturnes pour éviter la déperdition et dans les serres : c’est au goutte à goutte que les plantes sont arrosées. Un peu plus loin dans l’Ardèche, c’est par obligation que Jérôme Ceret et une dizaine d’agriculteurs associés se sont mis à économiser l’eau, la rivière Beaume connaissant un étiage trop bas, impossible de pomper. Ils ont donc creusé un puits et trouvé un système d’irrigation beaucoup plus économique en eau pour leur plantation de châtaigner.

C’est par petites gouttelettes : il faut arroser plus souvent, mais avec beaucoup moins d’eau. L’économie potentielle est de 30% à 40%. C’est surtout la modernisation du système d’irrigation qui a une énorme importance pour la pérennisation de ces parcelles. 

Jérôme Ceret

à franceinfo

Un investissement de 160 000 euros en grande partie financé par la région et par l’agence de l’eau. Le délégué de l’agence de Lyon, Nicolas Alban, souligne la nécessité récente d’irriguer des arbres qui, jusque-là, n’en avaient pas besoin : "De plus en plus, note-t-il, on voit des exploitations de châtaigniers qui nécessitent une irrigation exactement comme le noyer en Isère. Ces cultures traditionnelles de ces pays, qui ne nécessitaient pas d’eau,  en nécessitent désormais. Cela nous inquiète un peu puisque les besoins en eau vont augmenter si on veut continuer à faire ces cultures traditionnelles." À cette heure la situation des nappes phréatiques est correcte en France, mais tout de même inquiétante dans la région Rhône-Alpes.

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