Cacophonie au gouvernement sur le glyphosate
La position de la France est attendue sur l’interdiction du glyphosate, la molécule suspectée d’être cancérogène. Mais elle n’est toujours pas arrêtée.
Christophe Castaner était-il mal réveillé en répondant aux questions de Jean-Jacques Bourdin le 25 septembre sur BFM TV ? Le porte-parole du gouvernement a déclaré que le glyphosate serait interdit en France "d’ici la fin du quinquennat". Et que le Premier ministre venait de "trancher" la question.
Interrogé le lendemain à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a rectifié le tir. Édouard Philippe a déclaré qu’il avait demandé à ses deux ministres Nicolas Hulot (Transition écologique et solidaire) et Stéphane Travert (Agriculture) de lui proposer "une stratégie de sortie du glyphosate" à l'issue des États généraux de l'alimentation, c'est-à-dire avant la fin de l'année. La question est donc loin d’être tranchée.
Nicolas Hulot avait indiqué fin août que la France voterait contre la proposition de la Commission européenne de renouveler pour dix ans la licence du glyphosate, herbicide controversé le plus répandu dans l’Union européenne (UE). Elle expire à la fin de l’année et sera soumise au vote des 5 et 6 octobre prochains.
Face aux agriculteurs en colère le 22 septembre, il déclarait : "Je ne veux pas me retrouver, dans quelques années, (…) devant la justice parce que nous aurons su les choses et qu’on n’a pas pris nos responsabilités." Il a d’ailleurs fustigé la passivité en réaction aux risques sanitaires dévoilés au public : "Les arguments que j’entends de votre part, je les avais entendus sur l’amiante à l’époque."
Stéphane Travert évoquait lui sur RTL, le même jour, une reconduction possible de cinq à sept ans au niveau européen.
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