Agriculture : la dérogation des néonicotinoïdes contestée

Alexandre Quillet, agriculteur, est satisfait : sa récolte de betteraves est bonne contrairement à l’année passée. En effet, 2020 a été une année noire pour les betteraves. Elles ont perdu leurs feuilles, la faute à une attaque de pucerons. La meilleure arme contre ces ravageurs a été interdite : il s’agit de la néonicotinoïde. Pour calmer la colère des agriculteurs, l’État leur a donc accordé, en 2021, une dérogation d’un an pour l’année suivante. "Tant que nous n’aurons pas de solutions alternatives, nous ne pourrons pas nous passer des néonicotinoïdes si on veut être assuré d’avoir un résultat normal", clame Alexandre Quillet.

Trouver une alternative

C’est le travail de chercheurs qui testent dans des serres les types de betteraves qui résistent aux pucerons. Les travaux, financés par l’État et la filière agricole, sont prometteurs, mais n’aboutiront pas avant 2024. Il faut en effet trouver des solutions applicables à toute la France. Cela ne convainc pas les associations de défense de la biodiversité, car pour elles, des alternatives existeraient déjà. La dérogation devrait être décidée ce dimanche à l’issue d’un mois de consultation publique. 

Parmi Nos Sources :

Projet d'arrêté de réintroduction des néonicotinoïdes

Arguments de la filière betterave 

Site de France Nature Environnement

Article de Reporterre

Alexandre Quillet est président de CGB Eure, président de l'Institut Technique de la betterave, et producteur de betteraves

Christian Huyghe est directeur scientifique agriculture à l'Inrae

Liste non exhaustive.