Les salariés de Milee mobilisés contre la liquidation judiciaire de l'entreprise

10 000 employés ont été licenciés, beaucoup d'entre eux n'ont pas reçu leurs indemnités. Plusieurs syndicats appelaient à manifester mardi matin devant le ministère des Finances.
Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le logo du distributeur de prospectus Milee (MIGUEL MEDINA / AFP)

L'entreprise Milee, spécialisée dans la distribution de prospectus publicitaires, a été placée en liquidation judiciaire le 9 septembre dernier pour absence de trésorerie. Les syndicats appelaient à une manifestation devant Bercy ce mardi 8 octobre, et ils ont été entendus.

Devant le ministère des Finances, les représentants syndicaux prennent la parole devant les dizaines de personnes qui ont pu faire le déplacement. Pour certains salariés au petit budget comme Marie, originaire de Saint-Malo, venir à Paris représente un investissement. Elle se souvient de ces cinq années durant lesquelles elle a été distributrice à temps partiel pour Milee, pour quelques centaines d'euros par mois : "C'est précaire, physiquement difficile, mais l'avantage, c'est qu'on pouvait choisir nos horaires comme on voulait."

Elle, qui est aussi agent d'entretien, est en colère. Les salaires d'août ont été versés en septembre, et depuis plus rien, et pas d'attestations employeurs, nécessaires pour toucher le chômage.

"Ça s'est arrêté du jour au lendemain. Sans remerciements, sans rien, comme des chiens. En dix minutes, c'était terminé."

Marie, ancienne salariée de Milee

à franceinfo

"Ce que j'aimerais, c'est que chaque personne puisse toucher ce qui lui est dû pour qu'on puisse tourner la page, mais on ne peut pas, on n'a droit rien pour la CAF, et pour France Travail, on n'existe même pas", ajoute-t-elle.

Des salariés dans une situation très compliquée

Aux côtés de Marie, qui parle du sentiment d'être oubliés, voire méprisés, les syndicats dénoncent une "invisibilisation" et une "violence sociale".

Pour certains, la situation devient intenable, comme Amandine, le regard triste et cerné, qui vient exprès de Brive, en Corrèze. Milee, c'était son seul salaire, entre 600 et 800 euros par mois selon les heures : "Depuis le 19 juillet, quand mon entrepôt a fermé, je n'ai pas de salaire, aucun revenu. Je suis maman solo de quatre enfants et, du jour au lendemain, je ne vais plus pouvoir remplir mon frigo ni payer mes factures." Elle espère que la situation se débloque vite, pour qu'elle puisse commencer sa formation de secrétaire médicale.

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