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Les contrats d'avenir loupent leur public prioritaire

Seuls 5 000 de ces contrats ont été signés fin juillet avec des jeunes de zones sensibles, a reconnu le ministre délégué à la Ville, François Lamy. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Un jeune homme signe un contrat d'avenir, le 17 mai 2013 à Beauvais (Oise). (FRED DUFOUR / AFP)

Le dispositif peine décidément à décoller. Moins de 5 000 contrats d'avenir ont été signés à la fin juillet avec des jeunes de zones urbaines sensibles (ZUS), pourtant public prioritaire de ces nouveaux contrats aidés. Le ministre délégué à la Ville, François Lamy, l'a reconnu mardi 3 septembre.

Les emplois d'avenir, créés par une loi entrée en vigueur le 2 novembre, s'adressent à des jeunes de 16 à 25 ans dépourvus de tout diplôme et qualification, et comportent une exigence de formation. Pour les jeunes de ZUS, une dérogation permet de les ouvrir aux diplômés jusqu'à bac +3. Lors d'un comité interministériel en février, le gouvernement a décidé de réserver 20% de ces contrats aux jeunes résidant en ZUS en 2013 et 30% en 2014. 

"Une certaine réticence à embaucher ces jeunes"

Au total, 4 662 jeunes de ZUS avaient signé un contrat d'avenir à la fin juillet, soit 15,4% du total de ces contrats, a précisé le ministre devant une mission d'information de l'Assemblée nationale consacrée à ces emplois aidés. "On tombe même à 10% dans le secteur marchand", a-t-il ajouté. Le dispositif a été élargi au secteur privé en juin. A la fin août, on comptait 50 000 contrats d'avenir signés, sur 100 000 visés d'ici à la fin 2013.

Pour François Lamy, ce chiffre décevant concernant les jeunes des ZUS s'explique par leur profil. 'Il faut aller [les] chercher car ils ne sont pas inscrits à Pôle emploi". Ils sont "souvent sortis très tôt du système scolaire", cumulent des problèmes de logement, de transport, etc., observe-t-il. De plus, dans les ZUS, certaines collectivités et associations qui pourraient souhaiter signer des contrats d'avenir ne le font pas car "elles sont en grandes difficultés financières", avance le ministre. Quant au secteur privé, "il y a une certaine réticence à embaucher ces jeunes" liée, selon lui, à "l'image des quartiers".

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