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Vidéo Réforme des retraites : "Imaginons l'impact sur la relance de l'économie d'un blocage" de la RATP, prévient Laurent Berger

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Article rédigé par franceinfo
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Le secretaire général de la CFDT demande au gouvernement de prendre du temps et de se concentrer d'abord sur la question de l'emploi. 

Reçu jeudi 9 juillet à Matignon par le nouveau Premier ministre Jean Castex, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a repoussé une discussion dans l'immédiat sur la réforme des retraites. "Je trouve ça très dangereux", a-t-il expliqué vendredi 10 juillet sur franceinfo. "Imaginons qu'il y ait de la conflictualité avec un blocage. Imaginons la RATP dans la même situation qu'on a connue en fin d'année dernière. Imaginons l'impact sur la relance de l'économie dans l'Ile-de-France. Ce n'est pas une menace mais tout le monde sait que le mot 'retraite' dans le pays hystérise", poursuit le responsable syndical qui juge que la priorité actuellement est l'emploi. 

Laurent Berger se dit "très clair sur le sujet" des retraites

"La CFDT continue de penser qu'un système universel des retraites est plus juste", juge Laurent Berger. Mais il demande au gouvernement de temporiser : "Quel est le sens aujourd'hui de faire cette réforme aujourd'hui alors qu'on est face à un défi économique et social en termes d'emploi qui est majeur, quasiment inédit ? On ne va pas aller traiter cette question-là."

Ce qui préoccupe nombre de travailleurs, de citoyens, c'est la situation de l'emploi. Soit parce qu'on est dans une entreprise en difficulté, comme Airbus ou le tourisme. Soit on est dans une toute petite entreprise, soit parce qu'on est jeune et qu'on n'aura pas d'emploi. Donc, c'est l'emploi d'abord. 

Laurent Berger

à franceinfo

Selon le responsable de la CFDT, il faut d'abord faire un état des lieux de l'après crise sanitaire avant de se lancer dans un retour de la réforme des retraites. "On ne sait pas l'ampleur du déficit lié à cette crise. L'Agir Arrco l'estime à 10 milliards, mais on n'en sait pas plus. Donc, prenons le temps", affirme Laurent Berger qui appelle à "faire un point" à l'automne. 

La réforme de l'assurance chômage dans le viseur 

Autre sujet important, le deuxième volet de la réforme de l'assurance chômage qui doit entrer en vigueur à partir du premier septembre. Jean Castex veut la décaler. "Depuis le début, on demande son abandon, avance Laurent Berger. On a senti chez le Premier ministre une ouverture pour dire qu'on peut la décaler en attendant de voir ce que seront les conséquences de cette crise sanitaire sur l'explosion des chiffres du chômage", a-t-il expliqué.

Selon le responsable de la CFDT, cette réforme était déjà "au départ profondément injuste, elle sanctionnait beaucoup trop les demandeurs d'emploi et maintenant elle est totalement inadaptée. Donc, il faut la repousser dans l'application". Laurent Berger souhaite que l'on revienne à "4 mois de travail pour être affilié à l'assurance chômage, sinon on va exclure des centaines de milliers de travailleurs." 

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