: Vidéo Les pauvres sont-ils vraiment des assistés ?
Les précaires et les chômeurs sont souvent qualifiés d'"assistés" et accusés de profiter du système. En réalité, beaucoup d’entre eux ne demandent pas les aides auxquelles ils ont droit et causent moins de pertes que la fraude fiscale.
Le cliché des pauvres "assistés", qui vivent "au crochet de la société" est connu. Moins répandu, le fait qu’une grande partie des gens éligibles aux aides financières ne les demandent jamais. Par exemple, un Français sur trois ayant droit à la couverture maladie universelle ne la demande pas. Même proportion pour le RSA. Et en ce qui concerne l’aide à la complémentaire santé, c’est encore pire : entre 60 et 70% des bénéficiaires potentiels ne la demandent pas.
Mauvaise information, stigmatisation et difficultés administratives
Selon le sociologue et président de l'Observatoire des non-recours aux droits et service, Philippe Warin, trois raisons expliquent ce phénomène. D’abord, la non-information. C’est le fait, tout simplement, de ne pas savoir qu’une aide existe. Ensuite il y a la non-demande : ce sont les gens qui ne réclament pas leurs droits. Souvent cela concerne des personnes qui sont découragées à l’avance par la complexité du processus, ou qui ont honte de demander de l’aide.
La stigmatisation, le fait d’à nouveau présenter sa situation, d’engager les mêmes démarches, tout ça lasse les personnes.
Enfin, il y a la non-réception : cela concerne les personnes qui demandent des aides, mais qui ne les perçoivent pas, parce qu’elles n’arrivent jamais à compléter leur dossier.
Si l’on prend en compte les principales allocations il y a chaque année, en moyenne, 10 milliards d’euros d’aides non réclamées, un chiffre énorme par rapport à la fraude aux prestations sociales : 425 millions d’euros en 2014. Et vingt fois plus faible que la fraude fiscale, qui s'élève à 15,3 milliards d’euros par an.
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