Report de la réforme de l'assurance-chômage : "C'est un point positif" pour la CFDT qui demande son annulation
À l'issue d'une conférence sociale à Matignon lundi, le gouvernement a annoncé que l'application de la réforme de l'assurance-chômage va être de nouveau reportée jusqu'au 1er avril 2021.
"C'est un point positif", a déclaré, lundi 26 octobre sur franceinfo, Yvan Ricordeau, secrétaire national de la CFDT, après l'annonce de Jean Castex de reporter de trois mois l'application de la réforme de l'assurance-chômage. L'annonce a été faite à l'issue d'une conférence sociale à Matignon, marquée par la reprise de la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19. "Ce report est donc une avancée positive mais ce n'est pas une victoire parce que la CFDT demande à ce que cette réforme ne soit pas appliquée", explique le secrétaire national de la CFDT.
franceinfo : Est-ce que ce report est une victoire aujourd'hui ?
Yvan Ricordeau : C'est un point positif, parce que la réforme a été construite dans un contexte économique qui était porteur. Et dans ce contexte économique, le gouvernement voulait réduire les droits des chômeurs pour les inciter à retrouver un travail. Dès 2019, la CFDT a contesté ce choix du gouvernement et aujourd'hui le contexte économique s'est complètement retourné.
On ne peut pas justifier, dans une période d'augmentation du chômage, une réforme qui réduit les droits des chômeurs.
Yvan Ricordeau, secrétaire national de la CFDTà franceinfo
Ce report est donc une avancée positive mais ce n'est pas une victoire parce que la CFDT demande que cette réforme ne soit pas appliquée. À la fin de cette conférence sociale, pour la CFDT, il n'est pas question que les personnes qui perdent leur emploi en 2020 perdent en plus leurs droits en 2021. Le gouvernement reporte l'application du 1er janvier au 1er avril. Cela étant dit, malheureusement la situation de l'emploi ne va pas s'améliorer dans les mois à venir et le gouvernement fera forcément le même constat courant 2021. On continue à demander l'annulation de cette réforme.
Pour l'instant ce sont donc les anciennes règles de l'assurance-chômage qui seront appliquées ?
Tout à fait. On ne modifie pas les règles d'entrée dans le système de l'assurance-chômage et on ne réforme pas non plus les montants des indemnités perçues par les chômeurs.
Qu'est sont les autres annonces faites lors de cette conférence sociale à Matignon ?
On a passé en revue les chantiers qui avaient été ouverts comme l'assurance-chômage mais aussi les transitions collectives qui vont permettre de donner des moyens très importants en termes de formation pour certains secteurs professionnels pour faire en sorte de développer des compétences pour améliorer la mobilité. Donc, plutôt que d'attendre le licenciement, on donne la possibilité à des salariés de se former pendant leur travail. Pour les entreprises de moins de 300 salariés, il y aura une prise en charge totale du salaire et de la formation pour ces salariés-là. C'est donc un système intéressant parce qu'on sait qu'il y a des secteurs qui souffrent économiquement et qui vont réduire le nombre d'emplois.
D'autres annonces ont-elles été faites ?
On a aussi beaucoup parlé des 'travailleurs de la deuxième ligne' qui faisaient partie des travaux engagés par le rendez-vous d'agenda social. C'était un enjeu bloqué et on a réussi à le remettre en haut de la pile des priorités. Autre point, le gouvernement a pris des premières mesures par rapport aux aides à domicile. Ce n'est pas suffisant mais ça montre que les choses peuvent bouger un peu. Il y a eu une mission annoncée par le gouvernement pour accélérer la reconnaissance des métiers et des qualifications des travailleurs qu'on a appelés 'les travailleurs de la seconde ligne'.
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