Pôle emploi : un appel à la grève contre "le numérique à tous les étages"
Les agents de Pôle emploi sont appelés à la grève lundi par quatre syndicats. Les revendications portent notamment sur "la dématérialisation à outrance", au détriment des employés et des chômeurs.
Quatre syndicats de Pôle emploi appellent les agents à des débrayages lundi 6 mars. Le SNU-FSU, FO, la CGT et Solidaires redoutent notamment la quasi disparition du métier de conseiller chargé de l'indemnisation.
Vers un redéploiement de 2 500 à 3 000 conseillers
Aujourd'hui à Pôle emploi, 12 000 conseillers sont spécialisés dans le calcul des droits des chômeurs et leur indemnisation. Mais d'après les prévisions de la direction, ce métier est appelé à décliner avec la généralisation de la déclaration sociale nominative. Il s’agit d’un système permettant le transfert automatique des données des entreprises aux différents organismes sociaux et administratifs, comme Pôle emploi. Le plan de la direction vise à redéployer 2 500 à 3 000 de ces conseillers vers les activités de suivi et d'accompagnement des chômeurs. La mutation se ferait progressivement et sur la base du volontariat.
Moins de papiers et plus de fichiers
À terme, les syndicats craignent la quasi disparition de la mission d'indemnisation. Ils appréhendent aussi une nouvelle étape dans ce qu'ils appellent "la dématérialisation à outrance". Jean Charles Steyger, du syndicat SNU-FSU, estime que les agents de Pôle emploi, tout comme les demandeurs d'emploi risquent d'en pâtir.
Le tout numérique à tous les étages ne garantit pas un service équivalent et une qualité équivalente.
Jean-Charles Steyger, SNU-FSU
Selon le représentant du SNU-FSU chez Pôle emploi, "la déshumanisation générée par l’automatisation permet une mise à distance des chômeurs qui fragilise l’accès aux droits. De l'autre côté des bureaux et des ordinateurs, Jean-Charles Steyger redoute une déqualification des conseillers, en charge d'une activité qui existe "depuis plus de 40 ans".
Les syndicats mobilisés lundi demandent également des embauches sous contrats à durée indéterminée (CDI), une hausse générale des salaires et l’arrêt de la sous-traitance pour l'accompagnement des chômeurs.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.