Nouvelle réforme de l'assurance-chômage : "C'est inacceptable, on fait toujours payer la dette aux plus pauvres", s'indigne l'Unsa
"On fait toujours payer la dette aux plus pauvres", s'indigne jeudi 28 mars sur France Inter Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l’Unsa, au lendemain de l'annonce d'une nouvelle réforme de l'assurance-chômage. Après deux réformes en 2019 et 2023, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé mercredi sur TF1 une nouvelle réforme cette année, avec comme piste la réduction de la durée d'indemnisation de plusieurs mois pour les chômeurs.
Dominique Corona qualifie cette annonce d'"inacceptable". "C'est toujours sur les mêmes qu'on appuie, tout cela n'est pas très sérieux", s'agace-t-il. Il estime que derrière ce projet de réforme, le gouvernement "veut faire des économies sur les chômeurs et veut faire payer la dette aux chômeurs". "On voit bien que ce sont les plus précaires qui sont visés", fustige le syndicaliste. Il regrette ainsi l'absence de "mesure sur les plus hauts revenus et sur les entreprises".
"Pas grand-chose à négocier, tout est déjà écrit"
Afin de mettre en place cette nouvelle réforme, le Premier ministre demande à Catherine Vautrin, la ministre du Travail, de préparer de nouvelles négociations avec les partenaires sociaux. Sauf que pour le secrétaire général adjoint de l'Unsa, "il n'y a pas grand-chose à négocier". "Quand on écoute le Premier ministre, tout est déjà écrit", se plaint Dominique Corona.
Il rappelle d'ailleurs que les syndicats n'arrêtent pas "de faire des propositions" au chef de l'exécutif, comme une "taxation des transactions financières" ou "la création d'une imposition sur le capital en Europe". "Soit il n'entend pas, soit il ne nous comprend pas et là c'est un vrai problème", dénonce-t-il. Le secrétaire général adjoint de l'Unsa se demande également s'il ne serait pas possible de "regarder les exonérations de cotisations sociales". "C'est la seule politique publique où on donne de l'argent sans demander ce qui en a été fait", relève-t-il.
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