Le chômage au plus haut en France depuis 1997
L'Insee a publié les chiffres du chômage pour le troisième trimestre en France, dévoilant une légère augmentation du taux de chômage, à 10,5%.
Le taux de chômage a légèrement augmenté au troisième trimestre, atteignant 10,5% en métropole (10,9% avec l'outre-mer) après un trimestre de stabilisation, selon les chiffres publiés jeudi 5 décembre par l'Insee. Les résultats de l'Institut de la statistique font état d'une légère hausse, +0,1 point, du taux de chômage en juillet, août et septembre.
L'autre "thermomètre" du chômage, celui du nombre d'inscrits à Pôle emploi, a été publié jeudi 28 novembre. Il indiquait pour sa part que le nombre des demandeurs d'emploi sans activité en métropole avait baissé en octobre, amorçant l'inversion de la courbe du chômage, selon François Hollande. Mais ils restait à un niveau historiquement élevé, avec 3,27 millions de personnes.
Francetv info détaille ces nouvelles données.
Une hausse, oui, mais moins importante
Le chômage, mesuré par l'Insee selon les normes du Bureau international du travail, reste toutefois à un niveau inégalé depuis plus de quinze ans. Sans atteindre le record absolu de 10,8%, enregistré en 1994 et 1997.
Ces chiffres sont meilleurs que les prévisions de l'institut qui a par ailleurs révisé à la baisse le taux de chômage du 2e trimestre : à 10,4% au lieu de 10,5%, ce qui acte une stabilisation entre avril et juin, la première depuis début 2011.
Sur un an, le taux a augmenté de 0,6 point, et plus de 3 millions de personnes sont désormais au chômage. "On observe un ralentissement depuis début 2013, après deux années de hausse plus marquée", observe Frédéric Tallet, responsable de la cellule synthèse et conjoncture de l'emploi à l'Insee. "Alors qu'on avait environ 60 000 chômeurs de plus chaque trimestre en moyenne entre mi-2011 et fin 2012, la hausse est environ deux fois moins importante depuis le début de l'année."
Un chômage des jeunes stable, mais qui pose question
Après deux trimestres de décrue, le chômage des jeunes est quant à lui resté stable au troisième trimestre à 24,5%. Il avait atteint un pic fin 2012, à 25,5%. Une stabilisation se dessine ainsi sur un an, avec toujours 664 000 jeunes en recherche d'emploi. Mais la part des jeunes en emploi est elle aussi en baisse (-0,4 point sur un trimestre, -0,3 point sur un an), une "problématique qui mérite d'être creusée", selon Philippe Waechter, économiste chez Natixis.
"Cela veut dire que certains jeunes ne sont plus nulle part, ni à la recherche d'un emploi ni en emploi, et c'est peut-être un signe d'une certaine désocialisation."
Les séniors de plus en plus touchés
En revanche, du côté des seniors, la situation s'aggrave : 8% d'entre eux étaient au chômage au 3e trimestre, une augmentation de 0,5 point en trois mois, et de 1,1 point en un an. "Les plus de 50 ans sont les premières victimes d'une économie qui stagne et sur laquelle il faut faire des ajustements d'emplois", selon Philippe Waechter.
Hommes et femmes, égaux devant le chômage
Autre fait notable, "le taux de chômage des hommes a rejoint celui des femmes", relève Frédéric Tallet. En raison certainement de l'hémorragie d'emplois dans l'industrie et dans la construction.
Le recul du chômage toujours attendu
Le FMI, la Commission européenne et l'OCDE ne voient toutefois pas de recul du chômage en France cette année ni en 2014, les économistes estimant qu'environ 1,5% de croissance annuelle est nécessaire pour inverser la tendance. Or, selon ces institutions, la croissance devrait tourner autour de zéro cette année et 1% l'an prochain.
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