Vidéo Réforme de l'assurance chômage : "On n'a pas à protéger différemment en fonction de la conjoncture", dénonce un économiste

Clément Carbonnier, économiste, chercheur à l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, revient sur le nouveau projet de réforme de l'assurance chômage annoncé par Gabriel Attal, le Premier ministre, et estime qu'une assurance qui indemnise moins bien en temps de conjoncture ne relève pas d'une logique économique mais d'une décision purement politique.

"On n'a pas à protéger différemment en fonction de la conjoncture !, s'exclame l'économiste. Prenons l'exemple de l'assurance santé : on ne va pas dire à quelqu'un qui attrape la grippe en été qu'on ne va pas le soigner parce qu'il y a beaucoup moins de grippe en été ! On considère que quelqu'un qui attrape la grippe, il a une maladie et on va le soigner, on va l'aider à récupérer et on va le dédommager pour les pertes financières subies."

C'est une question politique, mais pas un raisonnement économique

"Dans le cas du chômage, poursuit Clément Carbonnier, quelqu'un qui malheureusement perd son emploi en période de faible chômage a autant de problèmes que les autres et donc il n'y a pas de raison de moins le dédommager lui, qu'un autre."

"Cette question de conjoncture est une question de politique, mais ce n'est pas un raisonnement économique, et ce n'est pas un raisonnement d'assurance."

Clément Carbonnier

à franceinfo

 Gabriel Attal s'est engagé dans sa première réforme de structure en proposant un nouveau durcissement des conditions d'assurance chômage, pour trouver des économies dans un contexte budgétaire dégradé, au risque de nourrir la contestation sociale avant les élections européennes.

>> Retrouvez ici l'intégralité du Talk de franceinfo consacré au projet de réforme de l'assurance chômage :