Les chômeurs, des fainéants ? Au milieu des années 1990, ce cliché commence à trouver un écho dans l'opinion, une perception bien différente de celle qui domine trente ans plus tôt. À l'époque, pendant les trente glorieuses, le chômage est marginal. Et comme le montre un reportage d'alors sur le chômage des jeunes, quatre semaines sans emploi, c'est déjà beaucoup. Les politiques de ces années-là se montrent plein d'empathie et très sûrs d'eux. "Le gouvernement fera le nécessaire, à temps, pour vous protéger du chômage. Il en a la volonté et les moyens", disait Valéry Giscard d'Estaing.1990, une année bascule dans la perception du chômageUne affirmation balayée par la crise. Fin des années 1970, la France compte un million de chômeurs, la moitié est indemnisée. Dans les médias, on insiste sur les conditions de vie difficiles des chômeurs. Une bascule s'opère aux débuts des années 1990, certains évoquent de faux chômeurs, inscrits à l'ANPE, mais qui ne chercheraient pas d'emploi. Il faut donc les contrôler.