Les fonctionnaires sont plus exposés aux violences au travail que les salariés du privé

Injures, harcèlement, violences sexuelles... Les agents publics sont davantage victimes de violences que les salariés d'entreprises privées et ces violences sont plus souvent subies dans le cadre de leur travail, selon une étude publiée jeudi 25 juillet par la Direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP).

En 2021, 14% des fonctionnaires ont ainsi déclaré avoir subi "au moins une atteinte" à leur personne , un pourcentage qui tombe à 12% dans le privé. Les agents publics sont 59% à déclarer que les violences physiques qu'ils ont subies ont eu lieu dans un cadre professionnel, contre 19% de salariés qui déclarent être victimes de violences physiques au travail.

De rares plaintes

"Cet écart provient d'une plus forte exposition professionnelle : hors violences conjugales, 45% des atteintes décrites par les agents publics sont associées à leur métier, contre 33% pour les salariés du privé", développe la DGAFP qui a exploité les résultats de l'enquête Vécu et ressenti en matière de sécurité (VRS), conduite par le ministère de l'Intérieur auprès de 100 000 personnes. 

"Les policiers, militaires et pompiers sont les premiers concernés" par les violences dans leurs fonctions : "ils représentent 5% des agents de la fonction publique mais 19% des victimations (atteintes à la personne) ayant eu lieu dans le contexte professionnel", détaille la DGAFP."Les professions intermédiaires de la santé et du travail social sont aussi surreprésentées : 11% des agents publics exercent ces professions mais ils subissent 17% des atteintes se passant dans le contexte professionnel", ajoute l'administration.

Les femmes subissent 61% des atteintes, alors qu'elles représentent 64% des effectifs de la fonction publique. De plus, 4% des immigrés affirment subir des violences au travail, une part inférieure à leur présence dans la fonction publique (7% des effectifs). Un peu moins d'un agent public sur dix (9%) porte plainte quand il est victime de violences au travail, un pourcentage trois fois plus élevé que dans le privé (3%).