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Info franceinfo L'absentéisme de longue durée des salariés de moins de 40 ans a augmenté de 34% en deux ans, selon une enquête

D'après l'étude que révèle franceinfo, l'état de santé reste la première cause d’absence de longue durée, devant les facteurs professionnels.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un formulaire d'arrêt de travail. Photo d'illustration. (VIANNEY SMIAROWSKI / RADIOFRANCE)

L'absentéisme de longue durée des salariés de moins de 40 ans a augmenté de 34% en deux ans, selon le 12e baromètre de l'absentéisme et de l'engagement Ayming* publié mercredi 2 septembre et que franceinfo révèle. En 2019, cet absentéisme de plus de 90 jours avait progressé de 9%.

Toutes durées confondues, la hausse de l'absentéisme des moins de 40 ans a augmenté de 6% l'an dernier. Plus généralement, pour l'ensemble des salariés, le taux d'absentéisme s'est stabilisé en 2019. Il a baissé pour les secteurs du commerce (-9%), de l’industrie (-9%) et de la santé (-8%) dont les taux étaient en accroissement continu depuis trois ans. Il est en revanche en hausse de 9 % dans le secteur des services, dont le taux fluctuait d’une année sur l’autre.

Les contraintes familiales et l'état de santé

L'étude montre, par ailleurs, que l’écart continue de se creuser entre le taux d’absentéisme des femmes et celui des hommes. Selon les auteurs, celles-ci restent plus exposées aux emplois précaires et moins qualifiés et gèrent, pour une majorité d’entre elles, les charges familiales. C'est pour les salariés en temps partiel que le taux d'absentéisme est le plus élevé et augmente. Il passe de 5,6% à 5,85% en 2019, contre 4,58% pour les personnes à temps plein. Le cumul d’emploi, les contraintes familiales, telles que l’assistance d’un proche malade, ou des problèmes de santé peuvent expliquer ces absences qui contraignent parfois le salarié à diminuer son temps de travail.

L’état de santé reste la première cause d’absence de longue durée, devant les facteurs professionnels. L'enquête s'est intéressée à la dynamique qui se met en place au sein d’une entreprise lorsque l’absentéisme s’y développe. Elle note que plus un salarié est absent, plus il risque de se "réabsenter". 41% des salariés absents en 2019 se sont absentés plus d’une fois. Le retour après une absence reste un moment crucial pour en éviter de nouvelles. En 2019, 19% des salariés se sont absentés une nouvelle fois en raison d’une mauvaise réintégration dans l'entreprise. Cette proportion passe à 46% pour les salariés ayant été absents plus de trois mois. 

Instaurer un dialogue avec son manager

L'entreprise doit donc se mobiliser :16% des personnes interrogées déclarent avoir évité une absence grâce aux actions mises en œuvre par leur entreprise. La moitié des salariés estiment qu’ils auraient pu éviter leur absence par des actions de l’entreprise, notamment en aménageant leurs horaires ou leur poste. Pour prévenir l’absentéisme, l'étude met en avant le dialogue à instaurer entre le manager et son collaborateur pour trouver des solutions communes. "Avec la dégradation des situations d’absence, on constate que ce dialogue se renforce. Ainsi, plus un salarié a été absent, plus il sollicite de lui-même son manager et au-delà l’entreprise, en cas de difficulté qui pourrait impacter sa présence", indique le rapport du baromètre Ayming.

Pour améliorer sa santé et son bien-être au travail, un salarié sur deux identifie les actions à mettre en place : améliorer son hygiène de vie, solliciter son manager, solliciter son médecin plus précocement. Selon les auteurs de l'enquête, les enseignements de ce baromètre, même s’il s’appuie sur les données d’absentéisme de 2019 et le point de vue des salariés avant la crise sanitaire, trouveront un écho particulier cette année, dans un contexte où la crise sanitaire actuelle "met à mal la santé, la sécurité, l’engagement des collaborateurs et la performance des entreprises".


* L'enquête synthétise une étude quantitative réalisée en 2019 auprès de 45 403 entreprises du secteur privé employant 1 921 000 salariés ainsi qu'une étude qualitative auprès de 1 000 salariés du secteur privé, conduite en janvier 2020 par Kantar TNS.

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