A Marseille, des croisières à la voile pour aider les personnels soignants à décompresser
Sous pression et en manque de reconnaissance, parfois en burn out, les personnels soignants sont mis à rude épreuve depuis la crise sanitaire. A Marseille, l'association "Guérir en mer" utilise la voile pour leur venir en aide. Chaque mois, elle invite trente d'entre-eux à embarquer pour une journée en mer. #IlsOntLaSolution
Une journée pour prendre soin d'eux-mêmes afin qu’ils continuent à prendre soin des autres. C’est le but de ses sorties à la voile auxquelles l'association "Guérir en mer" convie régulièrement les personnels soignants au large de Marseille. Ce jour-là, ce sont des infirmières hospitalières qui ont embarqué pour un tour des îles du Frioul.
Selon elles, la crise du Covid-19 n’a fait que mettre en lumière les problèmes déjà existants de notre système de santé, et notamment la détérioration depuis des années de leurs conditions de travail. "On a un sentiment d’impuissance face à l’institution qui nous demande toujours plus, plus de protocoles, plus de papiers, avec des moyens qui n’augmentent pas et qui, au contraire, sont en constante diminution. Donc, on peut se sentir comme dans un étau en fait", témoigne Cécile Gleize, infirmière et navigatrice d’un jour.
350 soignants embarqués cet été
Ce constat, les personnels soignants sont nombreux à les partager. L’objectif de ces sorties en mer, c’est de les préserver, les protéger du burn out et les inciter à dire qu’ils ne vont pas bien : "Ne pas aller bien, c’est un peu un échec, Nous on les invite à dire : oui je ne vais pas bien, mais si je ne vais pas bien ce n’est forcément à cause de moi, c’est à cause du système dans lequel je travaille, on ne me met pas dans de bonnes conditions pour faire mon travail correctement, mais j’aime mon travail. Et on leur dit : "vous avez le droit de ne pas aller bien, et vous avez le droit qu’on s’occupe de vous"", explique Marine Crest-Guilluy, la présidente de l'association "Guérir en mer".
Aux débuts de l'association, ils étaient une dizaine de participants ; cet été, ce sont 350 soignants qui ont bénéficié des bienfaits de la voile. "Moi, je me sens bien quand je suis sur un bateau en fait, ça me vide la tête, ça me fait oublier le quotidien difficile. Du coup, ça c’est la liberté, du bien-être absolu", explique Béatrice Bouttier, infirmière dans un hôpital. Face aux retours positifs, mais aussi aux énormes besoins, l’association marseillaise a fait des petits sur la côte atlantique avec l’ouverture de deux antennes à Lorient dans le Morbihan et aux Sables-d’Olonne en Vendée.
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