L'économiste et spécialiste des retraites, Philippe Crevel, est l'invité du Soir 3. Il revient sur le projet réforme du secteur et sur l'aspect révolutionnaire de cette réforme.
Un système de retraite quasi identique pour tous les Français, basé sur l'ensemble de la carrière ? C'est ce qu'a annoncé Jean-Paul Delevoye dans son rapport jeudi 18 juillet. L'économiste Philippe Crevel, invité du Soir 3, analyse cette décision importante. "C'est la première grande réforme systémique que l'on connaît en France depuis 1945. On a créé la sécurité sociale, depuis on fait des réformes, mais c'étaient des réformes dites paramétriques, on déplaçait des curseurs. Là, on va changer le mode de calcul de nos retraites et cela va concerner à la fois les salariés et les fonctionnaires, les régimes spéciaux… donc c'est une grande réforme si le gouvernement la met en place", analyse l'économiste.
Des gagnants et des perdants
L'âge pivot, 64 ans, des bonus-malus. Pourquoi ne pas changer l'âge de la retraite ? "En 2017, le président de la République s'est engagé à ne pas modifier l'âge légal de départ à la retraite fixé aujourd'hui à 62 ans (…) en revanche on crée un âge pivot, donc si on part en deçà de 64 ans, il y aura possibilité d'un abattement, et si on part au-delà, il y aura des majorations", dit Philippe Crevel.
L'inquiétude sur le montant des pensions aussi. "On va passer d'un système par annuité à point. Il y aura des gagnants et des perdants. Mais c'est très difficile de déterminer aujourd'hui quels seront les gagnants et les perdants", conclut Philippe Crevel.
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