: Vidéo En Guinée, de lourdes conséquences pour les jeunes filles mariées avant 18 ans
Si le mariage précoce est illégal en Guinée, une jeune fille sur deux est pourtant mariée de force avant sa majorité entraînant de graves conséquences pour les intéressées.
Quitter l’école à 15 ans pour rester cantonnée au travail domestique est un sort réservé à de nombreuses Guinéennes. Malgré la loi l’interdisant, beaucoup de jeunes femmes sont mariées de force avant leur majorité dans ce pays d’Afrique. 54,6 % exactement. Certaines d’entre elles le sont même avant d’atteindre 15 ans. Des unions précoces qui entraînent de nombreuses conséquences néfastes pour les intéressées. Kadiatou, militante pour l’association Plan International précise : “Avec le mariage d’enfants, comme je le dis souvent, on parle de la non scolarisation de l’enfant." Une descolarisation qui nuirait à l’épanouissement personnel des jeunes filles et qui aurait des conséquences sur le pays entier puisqu’elle attenterait à son développement.
Des conséquences sur leur santé
S’ajoutent à ces lourdes répercutions, celles des unions prématurées qui ont également de graves conséquences sur la santé des jeune femmes. Près de la moitié, âgées de 20 à 24 ans, ont donné naissance avant leur majorité. Une prématurité éprouvante pour leur corps alors loin d’être prêt pour la grossesse et l’accouchement. Des accouchements qui entraînent fréquemment la mort de la mère et de ses enfants.
Un véritable fléau pourtant interdit en Guinée mais qui résiste au temps en raison de l’absence de sanctions pour les responsables. Pour Kadiatou, il est temps que les choses changent : "Le facteur essentiel, l’étincelle, c’est d’abord le soulèvement des filles, qu’elles montrent réellement qu’elles ne sont pas du tout contentes […] elles ont une place dans la société, elles n’ont même pas besoin de la réclamer, on doit la donner […] elles doivent savoir qu’elles sont protégées, non seulement par des lois, par leur État, par leur communauté, par leurs parents."
En Guinée, de nombreuses associations luttent pour le droit à la liberté des femmes, dont "Plan International" et le "Club des jeunes filles leaders de Guiné", une association qui milite pour le respect des droits des filles et qui a réussi à empêcher dix tentatives de mariages d’enfants.
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