Cet article date de plus de sept ans.

Les agents d'entretien manifestent pour obtenir un treizième mois

Les salariés du nettoyage, femmes et hommes de ménage, manifestent ce mardi à l'appel de la CGT dans plusieurs villes de France. Ils dénoncent leurs conditions de travail et salariales. Mais la mobilisation devrait être peu suivie.

Article rédigé par franceinfo - Florian Cazzola
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Une femme de ménage en mai 2005 à Caen (MYCHELE DANIAU / AFP)

Des femmes et d'hommes de ménage manifestent dans plusieurs villes de France mardi 4 avril 2017, à l'appel de la CGT. Ces salariés du nettoyage dénoncent, entre autres, leurs conditions de travail "indignes" selon eux, et des salaires "extrêmement bas" même pour les employés les plus anciens. 

Parmi eux, Nadia travaille depuis dix ans comme femme de ménage à Besançon (Doubs). Elle se lève tous les matins à 6 heures pour être au travail dès 7h30. Elle gagne 1 200 euros par mois malgré des cadences de travail difficiles : "On peut être deux, trois ou quatre à faire le travail d'une dizaine de personnes, explique-t-elle. Il faut courir, s'organiser et essayer de faire le maximum. Et puis, il y a des jours où on finit par lâcher, on n'y arrive pas."

Illettrés, âgés et étrangers

Il y a un an et demi, la CGT du Doubs a créé une section nettoyage qui compte aujourd'hui 50 membres. Son principal objectif est d'obtenir un treizième mois conventionnel pour tous les salariés de la propreté. "Dans le nettoyage, les agents de maîtrise et les cadres ont un treizième mois automatiquement, indique le responsable de la section, Karim Aït Ali au micro de France Bleu Besançon. Or le gros boulot, ce sont les salariés qui le font. C'est un milieu où il y a trop d'abus", assure-t-il.

Le syndicaliste dénonce par ailleurs "un manque terrible de respect" envers ces salariés qui, pourtant, ont des horaires difficiles, le matin ou le soir. Il rappelle aussi que la majorité des femmes et hommes de ménage sont "illettrés, âgés et étrangers" ce qui pousse les patrons, selon lui, à "exploiter cette masse salariale".

C'est de l'esclavage moderne.

Karim Aït Ali, CGT Nettoyage du Doubs

Une accusation contestée par la DRH d'une entreprise de nettoyage. Selon elle, femme de ménage c'est un métier "à faible valeur ajoutée, une prestation de service en rien comparable avec le métier d'ingénieur" d'où un salaire "moins important et justifié" selon elle.

Les salariés étaient appelés à manifester ce mardi devant les chambres patronales de la Fédération des entreprises de propreté à Paris, Marseille, Lyon, Rouen, Rennes, Toulouse, Reims, Dijon et Tours. Mais, traditionnellement, dans ce secteur, ces mobilisations sont peu suivies en raison notamment de la crainte des salariés d'être licenciés.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.