La femme du jour. Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter Les Glorieuses
Chaque jour, Nathalie Bourrus raconte une femme. Un portrait, mais surtout une rencontre. Aujourd'hui, Rebecca Amsellem.
Nom : Amsellem. Prénom : Rebecca. Age : 30 ans. Métier : prof d’Éco et créatrice de la newsletter Les Glorieuses. Pourquoi elle ? Parce que les Glorieuses ont lancé, depuis mardi 6 novembre, le fameux tictac tictac, sur les inégalités salariales hommes/femmes. Depuis hier 15h35, les femmes bossent gratos. Et si ça continue à ce rythme, on atteindra l’égalité avec les hommes, en 2168. Voilà pourquoi Rebecca Amsellem est passée nous voir. Elle est arrivée avec sa petite robe noire, son collant et ses baskets. Et elle détesterait que je démarre cette chronique ainsi, car tout dans sa newsletter, dit : "Halte aux descriptions physiques lourdingues".
Dans les Glorieuses, on lit plutôt qu’on n’est pas obligés de perdre trois kilos avant l’été ! Merci. Dans les glorieuses, on embarque aussi les ados dans le féminisme (avec la newsletter Les ptitesGlo), on les embarque mais sans les contraindre. En fait, dans les glorieuses, on est contre la culpabilité et la frustration. Vous l’avez été, vous, frustrée ? "Sans doute. Mais souvent, on se dit que ça va, que globalement on n’a pas à se plaindre. Et en fait, au fond de nous, on sent que quelque chose cloche. Et oui, ça m’est arrivé."
Rebecca Amsellem n’a pourtant pas une tête de frustrée (hum, encore une phrase pas très glorieuse de ma part…). Elle a fait Science po Paris, puis un double master, puis une thèse. Elle est douée, et blindée de copines. "On a des groupes de sms et d’appels. On n’arrête pas d’échanger. Les glorieuses c’est une communauté. Une communauté qui a démarré a 20 et qui, 3 ans après, comptabilise 90 000 abonnés." Que s’est-il passé dans la tête bien faite de Rebecca Amsellem, pour en arriver là ? Au-delà de la petite dose de frustration, nécessaire pour passer à l’action… deux choses : "Je préparais ma soutenance de thèse, enfin je procrastinais plutôt… je regardais le site de libé, et je suis tombée sur une foule de femmes islandaises qui manifestaient contre l’inégalité salariale. Ça a été un déclic en moi. Et puis, il y a eu l’histoire de Marguerite Durand. Au XIXème siècle, cette journaliste est envoyée par le Figaro à un congrès de féministes. L’idée était de se moquer. Et en fait, elle a été bouleversée. Elle a quitté le Figaro et elle a monté La fronde".
Un mot pour la définir ? Vive. Tiens, on pourrait remonter ce journal La fronde, me lance-t-elle, la petite glorieuse qui devient une belle victorieuse.
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