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Loi Travail : le préfet de police de Paris interdit la manifestation de jeudi

La préfecture a annoncé cette décision dans un communiqué, publié mercredi, à la veille de la mobilisation. "Pour l'instant, notre intention est de manifester" malgré tout, explique FO-Paris à francetv info.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des militants de la CGT manifestent contre la loi Travail, le 14 juin 2016, à Paris.  (DOMINIQUE FAGET / AFP)

La préfecture de police durcit son bras de fer avec les syndicats. Elle a annoncé, mercredi 22 juin, l'interdiction de la manifestation de jeudi à Paris, contre la loi Travail. Les sept syndicats contestataires souhaitaient initialement défiler entre la place de la Bastille et la place de la Nation. Mais les autorités insistaient depuis lundi pour qu'ils choisissent une manifestation "statique" plutôt qu'un défilé, en invoquant des raisons de sécurité après les violences qui ont émaillé la manifestation nationale du 14 juin dans la capitale. 

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Les "représentants des syndicats refusant catégoriquement la tenue d'un rassemblement statique et formulant ensuite des propositions alternatives d'itinéraires" qui n'ont pu faire l'objet d'un consensus, le préfet de police "considère qu'il n'a pas d'autre choix que d'interdire la tenue de la manifestation", a indiqué la préfecture de police dans un communiqué.

Les syndicats s'étranglent

Dans la foulée, Jean-Claude Mailly et Philippe Martinez, secrétaires généraux de Force ouvrière et de la CGT, ont immédiatement demandé à "être reçus rapidement par le ministre de l'Intérieur", Bernard Cazeneuve. Les sept organisations à l'initiative de la nouvelle journée de mobilisation (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl), ont annoncé une conférence de presse à 12h30 au siège de la CGT à Montreuil, près de Paris.

"C'est un scandale, un gouvernement qui interdit une manifestation syndicale, ça n'est pas arrivé depuis des décennies", a commenté Jacques Girod, secrétaire adjoint de l'union départementale FO-Paris. Interrogé par francetv info, il dénonce une "attaque contre la démocratie".

Depuis "1958, on n'a pas eu d'interdiction de manifestation pour une confédération syndicale (...). Si c'était le cas, la France rejoindrait le peloton de certains pays qu'on ne peut pas qualifier de démocratie", avait souligné Jean-Claude Mailly, un peu plus tôt, sur RMC, fustigeant "un Premier ministre enferré dans son autoritarisme".

Les politiques divisés

"Je considère, et je pèse vraiment mes mots, que c'est une faute historique", a réagi le député socialiste Christian Paul, chef de file des frondeurs au PS. "Un acte extrêmement grave", a renchéri l'ancienne ministre de la Culture  Aurélie Filippetti, Pierre Laurent (PCF) exprimant, de son côté, sa "stupéfaction". Eva Joly (EELV) dénonce "une décision non fondée, dangereuse et inquiétante".

Quant à Marine Le Pen, qui s'était pourtant par le passé dite favorable à l'interdiction de manifester, elle la dénonce cette fois.

"C'est une décision (d'interdiction), que je comprends et que j'approuve à titre personnel", a réagi de son côté sur i-Télé le député (Les Républicains) Thierry Solère. J'appelle la CGT à revenir à la table des négociations. On n'impose pas le retrait par la rue, ce n'est pas ça la démocratie." Quant à François Fillon, il a jugé que "la raison l'a emporté".

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