En images Grenades, balles de défense... Quel est l'arsenal des forces de l'ordre lors des manifestations ?
Vous ne savez pas faire la différence entre une grenade lacrymogène et une grenade de désencerclement ? Cet article est pour vous.
Sur les pavés, les grenades. A l'issue des récentes manifestations contre la loi Travail, les services de nettoyage communaux ont découvert des débris d'explosifs au milieu des tracts et des canettes de bière. Confrontés à une frange de manifestants violents, policiers et gendarmes ont dû recourir à plusieurs outils de maintien de l'ordre, souvent méconnus du grand public. Francetv info vous présente l'essentiel de la palette d'outils utilisés et les conditions d'emploi de chaque engin.
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Les grenades lacrymogènes simples
Quel matériel ? Ces grenades, en explosant, en l'air ou à terre, dispersent des petits palets en caoutchouc. Ces derniers libèrent, à leur tour, le fameux gaz qui fait pleurer.
Quelles règles d'utilisation ? Tout comme les tonfas et les sprays (lacrymogène ou poivre), ces grenades correspondent au premier degré d'usage de la force, d'où leur fréquence dans les manifestations. Comme le montre la vidéo ci-dessus, elles peuvent être lancées à la main ou autopropulsées. Elles peuvent également être projetées avec des lanceurs de type "cougar" ou "chouka". Comme tous les engins présentés dans cet article, ces grenades doivent être utilisées après sommations, sauf en cas de violences contre les forces de l'ordre, comme le détaille le code de la sécurité intérieure.
Les grenades assourdissantes
Quel matériel ? Ces engins provoquent un éclair, ainsi qu'une forte détonation perturbant l'oreille interne des personnes situées à proximité (165 décibels à 15 mètres). Leur effet de souffle peut être comparé à celui d'une forte gifle. Certains modèles libèrent du gaz lacrymogène incolore : les grenades lacrymogènes instantanées (GLI F4).
Quelles règles d'utilisation ? Elles sont utilisées quand les lacrymogènes classiques ne suffisent pas. Ainsi, selon un rapport des inspections générales de la police et de la gendarmerie, "les grenades à effet de souffle constituent le dernier stade avant de devoir employer les armes à feu". Depuis l'interdiction des grenades offensives, et du fait de risques de blessures, leur utilisation doit se faire en "binôme, composé du lanceur et d'un superviseur ayant le recul nécessaire pour évaluer la situation et guider l'opération", a indiqué le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Les grenades de désencerclement
Quel matériel ? Ces grenades explosives projettent, jusqu'à une vingtaine de mètres, 18 petits pavés de caoutchouc (et d'éventuels résidus métalliques). Il s'agit d'armes à fragmentation, également appelées "dispositif balistique de dispersion" ou "dispositif manuel de protection". L'explosion survient 1,5 seconde après l'activation par le bouchon allumeur.
Quelles règles d'utilisation ? Cet équipement doit "être lancé à la main, en le faisant rouler au sol", selon une note policière citée par la Commission nationale de déontologie de la sécurité. Cette action doit intervenir "dans un cadre d'autodéfense rapprochée et non pour le contrôle d'une foule à distance". Un usage en l'air et à distance, comme semble le montrer cette vidéo filmée le 1er mai à Paris, est donc interdit.
Les balles de défense
Quel matériel ? Souvent confondu avec le Flash-Ball (dont les unités de maintien de l'ordre ne sont pas dotées, selon ce rapport), le lanceur de balles de défense LBD 40, qui ressemble à un fusil, permet d'atteindre des cibles jusqu'à 50 mètres de distance et est doté d'un viseur électronique. Il tire des balles d'un diamètre de 40 millimètres, composées d'un embout en mousse et d'un support en plastique.
En action. #manif19mai pic.twitter.com/GMduZ0VXg0
— Hugo-P. Gausserand✏️ (@HugoGausserand) 19 mai 2016
Quelles règles d'utilisation ? Contrairement aux engins listés plus haut, les balles de défense sont utilisées pour neutraliser un individu en particulier, et non un groupe. Une circulaire de 2014 interdit de viser la tête et met en garde concernant "des risques lésionnels plus importants en deçà de 10 mètres" de distance. Un usage rapproché n'est toutefois pas proscrit, notamment en cas de légitime défense.
— Hugo Poidevin (@HugoPoidevin) 28 avril 2016
Les balles réelles
Quel matériel ? Les forces de l'ordre disposent, en équipement collectif, d'armes à feu "classiques" comme les carabines de précision de type Tikka. Sur le plan individuel, les agents sont dotés de pistolets automatiques.
Quelles règles d'utilisation ? Le recours à un fusil de précision ne peut intervenir qu'en guise de riposte, en cas d'ouverture du feu sur les forces de l'ordre. Quant aux pistolets automatiques, ils sont utilisables en cas de légitime défense et engagent la responsabilité individuelle du tireur.
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