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Apprentissage : une réforme "importante" qui doit permettre aux jeunes "d'intégrer le monde du travail plus facilement"

La réforme de l'apprentissage doit être définitivement adoptée mercredi à l'Assemblée nationale. Elle repousse l'âge limite pour être apprenti à 30 ans et augmente la rémunération. "C'est un vrai parcours de vie qu'on offre aux jeunes", assure sur franceinfo, Alain Griset, le président de l'U2P.

Article rédigé par franceinfo
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Alain Griset, le président de l'U2P (Union des entreprises de proximité), le 12 octobre 2017. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Le projet de loi "pour la liberté de choisir son avenir professionnel" porté par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, doit être définitivement adopté mercredi 1er août à l'Assemblée nationale. Ce texte réforme notamment l'apprentissage : l'âge limite pour devenir apprenti sera repoussé à 30 ans à partir de la rentrée, au lieu de 26 ans jusqu'ici. La rémunération va également augmenter (30 euros supplémentaires par mois pour les jeunes apprentis de 16 à 20 ans).

Des mesures très attendues par les artisans et les commerces de proximité, a expliqué sur franceinfo mercredi 1er août, Alain Griset, le président de l'U2P (Union des entreprises de proximité). "Dans cette période où il y a un peu de regain d'activités, on voit la difficulté que nous avons à trouver les salariés qualifiés, et l'apprentissage a toujours été pour nous la filière de formation adaptée pour nos entreprises", a-t-il souligné, malgré un déficit "d'image". Cette réforme "importante" doit, selon lui, permettre aux jeunes de "comprendre que par l'apprentissage ils ont la possibilité d'intégrer le monde du travail plus facilement".

franceinfo : Êtes-vous satisfait des mesures contenues dans ce projet de loi ?

Alain Griset : L'U2P a beaucoup travaillé pour préparer cette loi. Nos entreprises forment plus de 40% des apprentis en France. Dans cette période où il y a un peu de regain d'activités, on voit la difficulté que nous avons à trouver des salariés qualifiés. L'apprentissage a toujours été, pour nous, la filière de formation adaptée pour nos entreprises.

Seulement 7% des jeunes de 16 à 25 ans sont en apprentissage en France. C'est le double en Allemagne. Comment l'expliquez-vous ?

Je crois qu'il y a globalement, depuis très longtemps, une question d'image. Il y a également un système éducatif français qui n'a jamais, au niveau de l'orientation, permis aux jeunes de pouvoir choisir librement cette filière. Et dans ce projet de loi, il y a une réforme de l'orientation et de l'information auprès des jeunes qui nous paraît extrêmement importante, de façon à ce que ceux-ci puissent librement choisir leur avenir et comprendre que par l'apprentissage ils ont la possibilité d'intégrer le monde du travail plus facilement.

Selon vous, l'apprentissage est vraiment la voie à suivre pour lutter contre le chômage des jeunes ?

Beaucoup de pays, comme l'Allemagne ou la Suisse, ont démontré qu'en développant l'apprentissage, il y avait, au bout du compte, un chômage des jeunes beaucoup moins important qu'en France. Le taux d'insertion dans la vie active est important : plus de 75% des jeunes qui suivent leurs études en apprentissage trouvent un travail dans les 6 mois après leur diplôme, et une partie importante d'entre eux se mettent ensuite à leur compte. Dans l'artisanat, par exemple, plus d'un artisan sur deux a été apprenti. On voit bien que c'est un vrai parcours de vie qu'on offre aux jeunes.

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