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Coût de la vie étudiante : "Nous voulons la création d'une allocation d'autonomie universelle", demande la présidente de l'Unef

Pour la présidente de l'Unef, "Il faut arrêter avec cette société qui considère que c'est normal qu'un étudiant galère pour boucler ses fins de mois et que ça forge sa personnalité."

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Imane Ouelhadj, la présidente de l'Unef, en février 2022. (JOEL SAGET / AFP)

"Nous voulons la création d'une allocation d'autonomie universelle", demande lundi 15 août sur franceinfo la présidente de l'Unef alors que l'organisation étudiante publie sa 18e étude sur le coût de la vie. Pour Imane Ouelhadj, cette allocation doit être "calculée sur le seuil du pauvreté" et "à destination des jeunes en formation qui en ont besoin, sur simple demande". "Aujourd'hui en France, on est majeur légalement à 18 ans mais on ne l'est pas socialement."

franceinfo : Quelle conclusion tirez-vous de votre étude ?

Imane Ouelhadj : Ce qu'on demande, c'est qu'on puisse considérer les jeunes comme une vraie part de la société. Malheureusement, aujourd'hui en France, en 2022, on est majeur légalement à 18 ans mais on ne l'est pas socialement. Jusqu'à ses 25 ans, et tant qu'on n'a pas fini ses études, on reste extrêmement dépendant de nos parents.

Les bourses sur critères sociaux sont calculées sur le revenu des parents, pas sur les nôtres, et sont largement insuffisantes. Aujourd'hui, 73% des étudiants sont exclus du système de bourses.

Imane Ouelhadj, présidente de l'Unef

à franceinfo

Et sur les 27% boursiers, la grande majorité est sur l'échelon "0 bis" qui est d'une centaine d'euros par mois. Pour ceux-là, la revalorisation des bourses annoncée par la ministre équivaudra à 4,17 euros en plus par mois. Très concrètement, avec l'inflation dans laquelle on est, on va acheter deux paquets de pâtes et rien d'autre.

Vous demandez une aide pour tous les étudiants ?

Nous voulons la création d'une allocation d'autonomie universelle, calculée sur le seuil du pauvreté, et à destination des jeunes en formation qui en ont besoin, sur simple demande. C'est une revendication phare de l'Unef depuis plusieurs années maintenant. Il faut arrêter avec l'infantilisation de la jeunesse et avec cette société qui considère que c'est normal qu'un étudiant galère pour boucler ses fins de mois et que ça forge sa personnalité. On est en 2022 et on se retrouve avec des étudiants obligés de faire la queue dans des distributions alimentaires pour se nourrir. D'autres sont dans des états alarmants au niveau de leur santé mentale.

Y a-t-il toujours autant d'étudiants dans ces files d'attente malgré la reprise économique ?

Oui, malheureusement. On n'a pas vu d'amélioration. Il y a toujours autant d'étudiants dans les files d'attente des distributions alimentaires, chez les assistantes sociales ou dans les Crous pour bénéficier de chèques alimentaires ou d'aides spécifiques. On a l'impression que ça empire chaque année. On a un système d'aide sociale qui n'est pas construit pour pouvoir permettre à tout le monde de pouvoir s'émanciper par l'éducation. On attend que le gouvernement puisse faire des choses.

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