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De plus en plus d'inégalités de salaire chez les patrons aussi

Pour la troisième année consécutive, les rémunérations des dirigeants des 120 premières entreprises françaises cotées en bourse sont en hausse. Selon l’étude annuelle du cabinet Proxinvest, les rémunérations de ces dirigeants ont augmenté d’1% en moyenne mais 18 d’entre eux sont au-dessus du plafond "socialement acceptable".
Article rédigé par Julie Bloch-Lainé
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Aranaud Lagardère a de quoi sourire, il est le patron le mieux payé de France avec un salaire de plus de 16 millions d'euros © Maxppp)

Comme chaque année, le cabinet de conseil aux actionnaires Proxinvest publie un bilan des rémunérations des 120 plus grosses sociétés cotées à Paris. On y apprend que chez les grands chefs d’entreprise comme dans le reste de la société, les inégalités vont croissant. Car si les rémunérations de ces dirigeants n’ont augmenté en moyenne que d’1% (c'est la troisième année de hausse consécutive), le nombre de patrons dont les salaires dépassent l’entendement a encore augmenté.

"Il y a de plus en plus de patrons qui dépassent le plafond" : Loïc Dessaint, directeur général de Proxinvest au micro de Julie Bloch-Lainé

De plus en plus de salaires "excessifs"

Au total, ils sont aujourd’hui 18, contre 13 un an plus tôt, à toucher une rémunération "excessive" selon les critères de Proxinvest, c’est-à-dire au-delà de 4 millions d’euros, soit 240 smics par an. Parmi ces dirigeants, c'est Arnaud Lagardère qui a été le mieux payé l'an dernier avec 16 millions et 600 000 euros, 4 de plus en un an. Le dirigeant du groupe de média qui porte son nom a en fait largement profité de la vente des parts d'EADS. "Il a le doit à 1% des bénéfices. Il a aussi une retraite chapeau que l'on ne comptabilise pas" commente Loïc Dessaint, directeur général de Proxinvest.

Bernard Arnault, le PDG du groupe de luxe LVHM, arrive second avec 11 millions d’euros. C'est 20% de moins que l'an dernier. Suivent  David Jones, ancien directeur général de Havas et Carlos Ghosn, patron de Renault Nissan. Tous deux émargent à plus de 9 millions d’euros pour l’année 2013.

Le CAC 40 fait des efforts

Il faut noter qu’au sein du CAC40, les dirigeants ont dans l’ensemble revu à la baisse leurs salaires (moins 6,3% en moyenne) passant en dessous de la barre des 4 millions, à 3,96. "Pour la première année l'Etat s'est mis à exiger des baisses de rémunérations… un geste de l'ordre de 30%" explique Loïc Dessaint.

Mais du côté des 80 groupes suivants, l’ambiance n’est pas vraiment à la rigueur budgétaire. Leurs patrons ont vu leur rémunérations augmenter de 9,3% en un an et revenir à leur niveau d’avant la crise de 2008, à plus de deux millions d’euros par an. A titre de comparaison, le salaire moyen en France n’a augmenté que de 2,1% en 2012.

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