Le référendum grec fait trembler le G20
Les états membres de la zone euro et du G20 se réunissent jeudi matin à Cannes pour un mini-sommet consacré à la Grèce.
Le G20, qui s'est ouvert mercredi 2 novembre au soir à Cannes (Alpes-Maritimes), devait renvoyer l'image de vingt pays riches ou émergents unis, après l'accord conclu par la zone euro la semaine précédente. Mais voilà : l'annonce d'un référendum en Grèce sur le plan de sauvetage du pays a eu l'effet d'un coup de tonnerre pour les autorités européennes, et l'inquiétude renaît.
Un mini-sommet jeudi matin, Lagarde demande de la "détermination"
Après une réunion spéciale mercredi soir entre la chancelière allemande, Angela Merkel, Nicolas Sarkozy, des représentants de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI), un nouveau rendez-vous a été pris. Les états membres de la zone euro et du G20 se réuniront donc jeudi matin à Cannes pour un mini-sommet consacré à la Grèce avant la rencontre du G20.
A l'issue de la première réunion, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a appelé les Européens à appliquer avec "détermination" le plan de sauvetage de la Grèce en "surmontant les obstacles".
De son côté, la Chine a remis en cause l'augmentation de son investissement dans le Fonds européen de stabilité financière (FESF) en attendant d'avoir plus de précisions sur les mesures adoptées pour le renforcer. Le secrétaire d'Etat aux Finances chinois, Zhu Guangyao, a également dit espérer que l'incertitude née du projet de référendum en Grèce soit maîtrisée.
Le référendum critiqué de toutes parts
Plus tôt mercredi, François Fillon, le Premier ministre, avait fustigé le référendum décidé par son homologue grec, Georges Papandréou, estimant qu'Athènes devait dire "vite et sans ambiguïté" si elle choisissait de rester dans la zone euro. Peine perdue, semble-t-il : en début de soirée, le gouvernement hellénique a annoncé que le référendum porterait uniquement sur le plan d'aide, et pas sur un éventuel abandon de la monnaie unique.
Le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, a pour sa part jugé qu'"il serait utile que les doutes soient levés le plus vite possible sur la voie que la Grèce souhaite prendre".
Même son de cloche à la Commission européenne. Son président, José Manuel Barroso, a prévenu qu'un éventuel rejet par les Grecs du plan de sauvetage aurait "des conséquences imprévisibles".
Rassurer les marchés
Selon l'entourage de Nicolas Sarkozy, les pays du G20 doivent afficher "une solidarité sans faille" pour rassurer les marchés dans une période où les chiffres de croissance sont faibles. "Le G20 doit montrer que chaque pays a intérêt, pour sa propre croissance, à ce que son voisin aille bien", explique l'Elysée. Même discours du président chinois, Hu Jintao : "Les membres du G20 doivent continuer à coopérer main dans la main", dit-il dans un entretien au Figaro.
Le sommet doit aborder six thèmes : la relance de la croissance, la réforme du système monétaire international, la lutte contre la volatilité des prix agricoles, la régulation des marchés financiers, le financement de l'aide au développement et la réforme de la gouvernance mondiale. Le sujet des monnaies devrait être évité car c'est la principale source de tensions entre les Etats-Unis et la Chine, les deux premières économies du monde.
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