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Sommet européen : des mesures pour la croissance en vue pour fin juin

Les 27 dirigeants de l'Union européenne étaient à Bruxelles mercredi soir pour un sommet informel. Accord sur la croissance, désaccord sur les eurobonds : résumé de la situation à l'issue du sommet.

Article rédigé par franceinfo
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François Hollande arrive à la conférence de presse donnée à l'issue du sommet européen informel dans la nuit du 23 au 24 mai 2012, à Bruxelles (Belgique). (JOHN THYS / AFP)

Les discussions promettaient d'être tendues, elles se sont finies sur un compromis. Après un dîner marathon de cinq heures mercredi 23 mai, les 27 dirigeants de l'Union européenne réunis en sommet informel ont posé plusieurs jalons en vue du sommet des 28 et 29 juin, où les décisions seront prises. Un consensus a émergé sur de futures mesures destinées à favoriser la croissance, tandis que le sujet des eurobonds est toujours en discussion.

• La croissance fait consensus

A Bruxelles, il faut savoir être patient : les dirigeants européens n'aiment pas brûler les étapes. Mais, selon François Hollande, le Conseil européen des 28 et 29 juin "devrait, si le travail est fait en ce sens, préparer un Pacte de croissance qui pourrait être un pas supplémentaire à ce qui s'est jusqu'à présent construit". Comprendre : les dirigeants européens sont à peu près tous d'accord pour adopter des mesures de relance bien délimitées.

Comme prévu, il est question de mobiliser en faveur des PME les 80 milliards d'euros de fonds structurels européens non utilisés, et d'augmenter les capacités de prêt de la Banque européenne d'investissement (BEI).

Les dirigeants européens ont invité cette dernière à réfléchir à une augmentation de capital en vue d'un effort sur la croissance, a déclaré le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. Elle pourrait alors financer des projets à hauteur de 180 milliards d'euros.

• Les eurobonds, facteurs de division

Pas d'accord en revanche sur les eurobonds, ces obligations européennes défendues par François Hollande mais auxquelles Berlin est farouchement opposé. L'Allemagne a répété son opposition à ce dispositif. "C'est notre position ferme et cela le sera aussi en juin", a souligné une source gouvernementale allemande.

Un timide compromis a cependant été mis en avant : un projet-pilote sur les "euro-projets" pourrait être mis en place pour lancer des emprunts européens ("project bonds") afin de financer des projets d'infrastructure, avec à la clé une capacité d'investissement de 4,6 milliards d'euros.

François Hollande a malgré tout obtenu que les euro-obligations, dont il a parlé dans son discours à l'issue du sommet, restent sur la table des négociations. 

Hollande et les eurobonds : "Nous aurons ce débat" (Francetv info)

Le président de l'UE, Herman Van Rompuy, a annoncé qu'il présenterait en juin un rapport sur les principales étapes en vue de l'"approfondissement de l'Union monétaire" et a cité parmi les pistes de travail "les euro-obligations dans une perspective de long terme, une supervision des banques plus intégrée et un schéma commun de garantie des dépôts" bancaires.

• La Grèce toujours au cœur de l'Europe

Herman Van Rompuy a livré à l'issue du sommet le refrain inchangé de l'Europe sur la Grèce : "Nous voulons que la Grèce reste dans la zone euro et respecte ses engagements", a-t-il déclaré en lisant un texte au nom des Vingt-Sept. Toujours sur une ligne de fermeté, la chancelière allemande, Angela Merkel, a tenu à préciser que le respect des engagements, notamment la réduction des déficits et les réformes structurelles, étaient un "préalable" au maintien dans la monnaie unique.

En vue des nouvelles élections législatives du 17 juin en Grèce, censées sortir le pays de l'impasse politique, les Européens ont fait un geste pour donner "confiance" aux "électeurs grecs", selon les termes de François Hollande. Ils ont ainsi proposé d'utiliser les fonds structurels européens pour aider la Grèce. Le président français a même "plaidé" pour que ces fonds "puissent être rapidement mobilisés" afin de soutenir la croissance grecque.

Il faut dire que le scénario d'une sortie de la Grèce de la zone euro, évoqué par certains dirigeants européens, a affolé les marchés mercredi. Tout le monde marche donc sur des œufs. "Si je vous dis qu'on [n'étudie pas ce scénario], vous allez me dire qu'on est inconscient, si je vous dis qu'on le fait, vous allez dire que la situation est très mauvaise", a ainsi confié un diplomate européen à l'AFP.

Selon un autre diplomate, la nécessité de préparer des plans nationaux pour ce cas de figure a été abordée lundi lors d'une session de l'Euro Working Group, qui réunit des hauts fonctionnaires des Etats membres de la zone euro. "On a dit : chacun de vous doit y réfléchir, et dans un deuxième temps il y aura une coordination de ce que chacun doit faire au niveau européen."

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