La France dégradée avec "perspective négative", le communiqué de S&P
"Standard &
Poor's abaisse sa note de crédit souveraine à long terme sur la République
française à AA+. Nous affirmons simultanément notre note souveraine à court
terme de la France à A-1+. Cet
abaissement de la note reflète l'impact de l'intensification des problèmes politiques, financiers et monétaires
dans la zone euro, au sein de laquelle
la France est étroitement intégrée. La perspective sur la note à long terme est
négative. (...) Les conclusions du
sommet de l'Union européenne du 9 décembre 2011 et les communiqués des décideurs politiques qui ont
suivi nous ont conduits à penserque l'accord ne
représentait pas une percée d'une importance et d'une ampleur suffisantes pour répondre entièrement aux
problèmes financiers de la zone euro.
Pour nous, l'accord
atteint au niveau politique n'apporte pas assez de ressources ou de flexibilité
opérationnelle supplémentaires pour renforcer les opérations européennes de sauvetage ou pour
soutenir suffisamment les pays dela zone euro soumis à un
accroissement des pressions des marchés.
Nous estimons également que l'accord repose
sur une vision seulement partielle des origines de la crise (que la crise
financière actuelle vient essentiellement
du gaspillage budgétaire à la périphérie de la zone euro). Pournous toutefois, les
problèmes budgétaires que la zone euro doit affronter sonttout autant la
conséquence de l'accentuation des déséquilibres et desdivergences en matière
de compétitivité entre le coeur de la zone euro et sa prétendue
"périphérie". A cet égard, nous estimons qu'une réforme reposant sur le
seul pilier de l'austérité budgétaire pourrait avoir un effet contraire à ses
intentions, avec une chute de la demande intérieure résultant de la montéedes préoccupations des
consommateurs sur l'emploi et leurs revenus disponibles, avec pour conséquence
une érosion des recettes fiscales nationales.
En conséquence (...), nous avons ajusté à
la baisse la note accordée à la politique
de la France (...). Ceci reflète le fait que l'efficacité, la stabilité et la prévisibilité de la politique
et des institutions politiques européennes
ne sont pas aussi solides qu'il le faudrait au regard de la sévérité d'une crise qui s'étend et
s'approfondit dans la zone euro.
Les notes de la France continuent pour nous
à refléter son économie riche, diversifiée
et solide, ainsi que sa force de travail hautement qualifiée et productive.
Mais pour nous, le niveau relativement élevé de la dette publique, ainsi que
les rigidités de son marché du travail compensent en partie cesatouts. Nous avons noté
que le gouvernement s'attaque toutefois à ces problèmes, via sa stratégie de renforcement
budgétaire et des réformes structurelles.
La perspective de la note à long terme de
la France est négative, ce qui indique qu'il y a une chance sur trois que nous
puissions l'abaisser encore en 2012 ou 2013 si:
- ses finances publiques devaient dévier du
chemin tracé en matière deconsolidation
budgétaire. Les mesures budgétaires annoncées à ce jour par le gouvernement français
pourraient être insuffisantes pour respecter les objectifs de déficit en
2012 et 2013 au cas où la croissance tomberait sous lesactuelles prévisions de
1% et 2%, respectivement. Si le déficit public de laFrance devait rester
proche de ses niveaux actuels, conduisant à uneaugmentation graduelle
de la dette publique nette au delà de 100% du PIB (contre juste au dessus
de 80% actuellement) ou si la croissance économique devait rester faible
pour une période prolongée, cela pourrait conduire à unabaissement (de la note)
d'un cran.
- si une intensification des risques
financiers et économiques dans la zoneeuro devait conduire à
une augmentation significative de ses engagements ou àune aggravation de ses
conditions de financement extérieur.
Inversement, ses notes pourraient se
stabiliser à leur niveau actuel si lespouvoirs publics
réussissent à réduire encore le déficit public de manière àstabiliser le ratio de
la dette publique (vis à vis du PIB) dans les deux à trois prochaines années
et à mettre en oeuvre des réformes favorisant lacroissance économique.
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