Prix planchers : le patron du groupement Les Mousquetaires craint que cela ne devienne "un frein en termes de compétitivité"
"Je pense que ça va être un frein dans une compétitivité européenne où on est aussi très heureux d'exporter", réagit mardi 27 février sur France Inter Thierry Cotillard, président du groupement Les Mousquetaires (Intermarché, Netto) au sujet des prix planchers, promis par Emmanuel Macron pour protéger le revenu agricole.
Lors de sa visite au Salon international de l'agriculture samedi, le chef de l'État, l'objectif de déboucher à ces prix planchers dans le cadre de la préparation d'une nouvelle loi encadrant les relations entre les acteurs de l'agroalimentaire. Mais le patron des Mousquetaires craint que cela n'ait pas l'effet escompté et fasse "perdre en compétitivité".
"Les règles du jeu doivent être imposées par Bercy"
Les syndicats agricoles semblent divisés sur cette question. Si la Coordination rurale et la Confédération paysanne se disent favorables au prix plancher, la FNSEA s'y oppose. Son président Arnaud Rousseau redoute que ce prix plancher devienne un prix plafond. Thierry Cotillard reconnaît qu'il existe un "risque". Mais face à cela, il appelle "Bercy [à] taper du poing sur la table" en "contrôlant et sanctionnant". "Sans tomber dans un commerce administré, il faut que les règles du jeu soient imposées par Bercy", lance le patron des Mousquetaires.
Thierry Cotillard précise par ailleurs avoir été "un peu surpris" par l'annonce faite par Emmanuel Macron à l'occasion du Salon international de l'Agriculture car ce dispositif, selon lui, n'avait "pas été évoqué avec le Premier ministre ou le ministre de l'Agriculture". Il y voit là une simple "annonce" et dit préférer "l'action". "Les agriculteurs ne peuvent plus attendre, il faut des décisions concrètes immédiates", plaide le président du groupement Les Mousquetaires. Il propose par exemple de fixer "au 1er décembre la date pour laquelle l'agriculteur se met d'accord sur son prix de vente à l'industriel" afin que celui-ci fasse foi. Il recommande même de "le mettre en annexe des conditions générales de vente".
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