Colère des agriculteurs : ce qu'il faut retenir des mesures "complémentaires" annoncées par le gouvernement

Cette nouvelle série d'annonces intervient trois mois après les blocages de la profession agricole.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre Gabriel Attal à Pirou (Manche), le 27 avril 2024. (DAMIEN MEYER / AFP)

Des mesures "complémentaires" pour tourner la page de la crise agricole ? Le gouvernement a fait une nouvelle série d'annonces, samedi 27 avril, trois mois après les blocages qui ont secoué la France. "On travaille à des mesures concrètes pour nos agriculteurs", a souligné le Premier ministre, Gabriel Attal, lors d'une visite à Pirou (Manche). Une nouvelle "phase" s'ouvre, ont rapidement salué les syndicats agricoles majoritaires, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs. Mais ils promettent d'être d'une "extrême vigilance" pour surveiller la concrétisation de ces mesures et le vote cet été d'une nouvelle loi agricole. Franceinfo vous résume les principales nouveautés à destination des agriculteurs. 

Une version définitive du plan Ecophyto "début mai"

La version définitive du plan Ecophyto de réduction des pesticides sera publiée d'ici "début mai" avec l'indicateur européen, au lieu du français utilisé jusqu'à présent. Ce changement de méthode est dénoncé par plusieurs ONG qui reprochent au baromètre de l'UE de moins bien différencier la nocivité des pesticides. Dans sa batterie de nouvelles mesures, le gouvernement assure également vouloir formaliser un principe de "pas d'interdiction sans solution" et accompagner les agriculteurs qui "veulent sortir" des produits phytosanitaires. 

Des aides à la trésorerie des exploitations

Pour la trésorerie des agriculteurs, la banque publique d'investissement BPIfrance apportera de nouveaux financements d'au moins 100 millions d'euros sous forme de prêts de trésorerie personnels (jusqu'à 75 000 euros) ou de garanties pour les prêts des banques privées (jusqu'à 200 000 euros). L'exécutif souhaite par ailleurs "protéger contre la concurrence déloyale et renforcer la compétitivité de nos exploitations agricoles grâce à une baisse de la taxe sur le foncier non bâti". Il promet aussi une "amélioration du fonctionnement de la dotation pour épargne de précaution".

La réforme des retraites agricoles en application "dès 2026"

La réforme des retraites agricoles s'appliquera "dès 2026" sur les 25 meilleures années de carrière, annonce le gouvernement. Début 2023, le Parlement a en effet adopté une proposition de loi afin que la pension des agriculteurs ne soit plus calculée sur la totalité de leur carrière. Les syndicats agricoles attendaient, depuis, que l'exécutif accélère sa mise en œuvre. Le calendrier étant désormais fixé, "cette réforme nécessitera une augmentation de l’effort contributif des exploitants agricoles pour aligner le niveau de cotisations sur celui des travailleurs indépendants au réel", a précisé samedi le gouvernement.

L'accélération de 100 projets de stockage d'eau ou d'irrigation

Avec pour objectif "d'adapter l’agriculture au changement climatique, et en particulier les retenues", le gouvernement s'est aussi engagé à accélérer 50 projets agricoles de stockage d'eau ou d'irrigation d'ici juin, et 50 autres d'ici à la fin 2024. Des solutions très contestées par les associations environnementales et certains agriculteurs, qui y voient le symbole d'une agriculture déraisonnée, donnant la priorité aux rendements plutôt qu'à la sauvegarde de l'environnement.

Un plan d'aide pour les départements fragilisés par le changement climatique

A plus long terme, l'exécutif prévoit de lancer un plan "d'accompagnement" pour les agriculteurs de départements particulièrement touchés par la sécheresse, le gel ou les inondations. Il sera doté de 50 millions d'euros pour des projets d'adaptation au changement climatique et d'évolution des filières locales. Des fonds destinés dans un premier temps à trois départements : Pyrénées-Orientales, Aude et Hérault, détaille La France agricole. Le gouvernement va par ailleurs octroyer une aide de "90 millions d'euros" à l'agriculture biologique, "selon des modalités concertées avec les exploitants".

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