: Vidéo A Cayenne, la ministre des Outre-mer présente "ses excuses au peuple guyanais"
"Au bout de tant d'années, c'est à moi que revient l'honneur de dire, au-delà de ma petite personne, au-delà des fonctions, toutes mes excuses au peuple guyanais", a lancé, jeudi, Ericka Bareigts depuis le balcon de la préfecture, à Cayenne.
Est-ce un tournant dans la crise qui secoue la Guyane ? La ministre des Outre-mer Ericka Bareigts a présenté jeudi 30 mars ses "excuses", à Cayenne, au "peuple guyanais" pour des années de sous-investissement de Paris en Guyane, qui ont conduit ce territoire à plus de dix jours de conflit social.
"Au bout de tant d'années, c'est à moi que revient l'honneur de dire, au-delà de ma petite personne, au-delà des fonctions, toutes mes excuses au peuple guyanais", a lancé la ministre du perron de la préfecture de la Guyane.
"Redonner de la dignité"
"J'espère que le travail que nous avons engagé ensemble portera la Guyane plus haut (...) pour redonner de la dignité. Le combat de l'égalité réelle que nous menons depuis tant d'années va se concrétiser, j'espère, demain, ici, en Guyane", a ajouté la ministre, s'attirant les acclamations et les applaudissements de centaines de personnes en contrebas.
Critiquée pour avoir tardé à venir en Guyane, malgré l'importance du mouvement social, Ericka Bareigts s'était déjà excusée quelques minutes plus tôt devant une délégation d'une cinquantaine de Guyanais que le ministre de l'Intérieur Mathias Fekl et elle-même avaient reçue. "Si j'ai blessé la Guyane, je ne sais de quels maux, mais si j'ai blessé la Guyane, alors ça ne sera pas moi, ultramarine, qui reculera devant des excuses", a-t-elle déclaré.
Des excuses très attendues
Ces excuses officielles ont fortement inversé la tendance à Cayenne, où le déplacement des deux ministres s'était fait dans une ambiance électrique. "Madame la ministre de l'Outre-mer, le peuple guyanais vous demande de vous excuser. Nous pouvons pardonner les bêtises, mais pas le mépris", avait notamment lancé Gaëlle Lapompe Paironne, membre de la délégation reçue en préfecture, à Ericka Bareigts.
"Les maux, la souffrance de la population guyanaise, ne sont pas vains. Ils reflètent notre réalité, celle que vous ne voulez pas voir, celle que vous ne voulez pas entendre, celle que vous ne voulez pas comprendre", avait encore tonné cette militante.
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