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Guyane : "L’urgence est partout, pas seulement au niveau de l’insécurité", selon l'Union des travailleurs guyanais

Pour Davy Rimane, secrétaire général de l'union des travailleurs guyanais invité sur franceinfo, les mesures présentées par Bernard Cazeneuve lundi  "vont dans le bon sens" mais il attend "encore d'autres réponses du gouvernement."

Article rédigé par franceinfo
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Manifestation en Guyane devant le rectorat de Cayenne le 27 mars 2017. (JODY AMIET / AFP)

La Guyane est paralysée depuis plusieurs jours par un mouvement de contestation sociale de grande ampleur. Une grève générale a débuté lundi 27 mars. Face à la colère des Guyanais, le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, a annoncé la venue prochaine de ministres et la volonté de "signer un pacte". Pour Davy Rimane, secrétaire général de l'Union des travailleurs guyanais cette "série de mesures va dans le bon sens", mais Bernard Cazeneuve "ne fait que répéter ce que nous savons déjà". En attendant "d'autres réponses", "nous allons maintenir la pression" a-t-il ajouté. 

franceinfo : Allez-vous lever votre grève générale après les annonces de Bernard Cazeneuve ?

Davy Rimane : Non, nous allons maintenir la pression. La grève ainsi que tout ce que nous avons mis en place, perdurera jusqu’à ce que nous obtenions ce que nous avons demandé. La série de mesures annoncée par Bernard Cazeneuve va dans le bon sens, mais il ne fait que répéter ce que nous savons déjà. Nous attendons encore d’autres réponses de la part du gouvernement. Nous voulons plus. La Guyane subit une crise majeure, au niveau social, économique, sanitaire, et même énergétique.

Vous sentez-vous visés par les appels au calme lancés par Bernard Cazeneuve ?

Je ne comprends pas pourquoi le Premier ministre parle de "retour au calme". C’est un mouvement pacifique. 

Nous manifestons dans le calme. Je ne vois pas où est le désordre annoncé.

Davy Rimane, secrétaire général de l'Union des travailleurs guyanais

à franceinfo

Oui le pays est totalement arrêté économiquement, mais c’est sans heurt, sans violence. Avec beaucoup de pédagogie. C’est un blocage organisé, nous levons les barrages une à deux fois par semaine afin de procéder à des réapprovisionnements. La population guyanaise ne veut plus de ce qui se passe ici. D’ailleurs elle nous soutient à une quasi-unanimité. Nous sommes calmes mais déterminés.

Selon François Hollande, la délinquance est la priorité, êtes-vous d’accord ?

L’urgence est partout. Elle ne concerne pas uniquement la sécurité. Nous avons laissé les choses se dégrader durant des décennies. La dégradation de la situation sociale et économique a conduit à cette insécurité grandissante. Nous avons des pays voisins qui mènent des politiques totalement sécuritaires comme le Brésil, pourtant la violence n’est pas éradiquée. Si on veut combattre ce phénomène d’insécurité, il faut apporter des réponses sur d’autres fronts. Travailler sur la situation sociale, économique, ou encore avoir un meilleur système de santé.

"C'est un mouvement pacifique, sans heurt, sans violence, avec beaucoup de pédagogie" Davy Rimane, secrétaire général de l'UTG à franceinfo.

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