Le gouvernement lance l'opération "Mayotte place nette" pour lutter contre l'immigration illégale

Un an après la première opération, la nouvelle opération a commencé aux alentours de 7h mardi et met de nouveaux moyens pour cette intervention.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une démolition lors de la première opération Wuambushu, à Koungou, à Mayotte, le 23 mai 2023. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

L'opération "Mayotte place nette" a été lancée mardi 16 avril aux alentours de 7h, selon les informations de franceinfo. Cette opération doit durer 11 semaines, jusqu'à la fin du mois de juin. Un an après le début de la première opération, nommée "Wuambushu", l'objectif affiché par l'exécutif reste le même : lutter contre l'immigration illégale, l'insécurité et le logement insalubre.

Selon les informations de franceinfo, l'opération vise à interpeller 60 chefs de bande sur la durée totale de l'opération. Elle a également pour objectif de détruire 1 300 bangas, ces abris de fortune insalubres dans lesquels vivent de nombreux migrants en situation irrégulière. Ces migrants en situation irrégulière seront expulsés. Les autres seront relogés à l'aide d'une enveloppe de 5 millions d'euros. Un quatrième centre de rétention administratif, créé pour l'occasion, sera effectif en fin de semaine. 

Pas de renforts de police, mais des "spécialistes"

Critiqué pour son bilan en demi-teinte après le début de "Wuambushu", "reprise" en mahorais, l'exécutif veut montrer qu'il persiste et s'adapte.  En septembre dernier, le ministère de l'Intérieur assurait que les violences avaient baissé de 10% ces derniers mois sur l'île. Cette nouvelle opération comportera notamment le déploiement de moyens en mer, comme un bateau de la marine nationale dans le canal du Mozambique pour couper la route des Grands Lacs où passent de nombreux migrants. Il n'y aura pas de renforts de police au niveau du maintien de l'ordre mais des "spécialistes" seront déployés sur place. Il s'agit de plusieurs dizaines de fonctionnaires de la police aux frontières et de la police judiciaire qui arrivent de Paris pour assurer un suivi et mieux cibler les interpellations et les poursuites. Un avion de surveillance est déployé sur place.  

À deux mois des élections européennes, cette opération est l'occasion de marteler un bilan : 700 bangas - ces habitations insalubres dans lesquelles s'entassent les populations les plus pauvres - détruits en un an ; 60 interpellations liées aux gangs ; et 25 000 expulsions d'étrangers en situation irrégulière. Cette opération intervient aussi au moment où Mayotte devient un terrain de campagne, à deux mois des élections européennes, avec le déplacement de Marine Tondelier, la patronne des Écologistes, puis, en fin de semaine, de la cheffe des députés du Rassemblement national Marine Le Pen.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.