Cet article date de plus de huit ans.

Traité Ceta : la Belgique, divisée, n'est "pas en état de signer"

Le Premier ministre, Charles Michel, a annoncé lundi que son pays ne pouvait pas signer l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Premier ministre belge, Charles Michel, et son ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, le 24 octobre 2016 à Bruxelles (Belgique). (LAURIE DIEFFEMBACQ / BELGA / AFP)

Les divisions l'ont emporté sur les pressions. La Belgique n'est "pas en état de signer" l'accord de libre-échange entre l'UE et le Canada (Ceta), a annoncé lundi 24 octobre le Premier ministre belge, Charles Michel. "On nous a demandé de donner une réponse claire aujourd'hui. La réponse claire à ce stade, c'est non", a-t-il asséné.

Charles Michel, Premier ministre belge
Charles Michel, Premier ministre belge Charles Michel, Premier ministre belge (RTBF / REUTERS et APTN / EVN)

Si le gouvernement fédéral, la communauté germanophone et la Flandre ont dit oui, la Wallonie, le gouvernement bruxellois et la communauté linguistique francophone ont refusé de laisser la Belgique approuver l'accord. Le mode de fonctionnement très complexe du royaume de Belgique nécessite l'accord des Parlements de toutes les entités qui le composent. "Il est évident que dans les circonstances actuelles, on ne peut pas donner un 'oui' aujourd'hui", a répété de son côté Paul Magnette, le chef de gouvernement socialiste de Wallonie, devenu le chef de file de l'opposition belge au Ceta.

Le sommet UE-Canada probablement annulé

Dimanche, le président du Conseil européen – qui représente les 28 Etats de l'UE –, Donald Tusk, avait donné à la Belgique jusqu'à lundi soir pour faire connaître sa position. En raison de ce blocage, le pays est le seul de l'UE encore dans l'impossibilité de signer l'accord, qui concerne plus de 500 millions d'Européens. Cette paralysie fragilise davantage une Union en pleine crise, déjà déstabilisée par le Brexit, qu'elle va sans doute devoir négocier au printemps prochain avec Londres.

Paul Magnette, chef de gouvernement de Wallonie
Paul Magnette, chef de gouvernement de Wallonie Paul Magnette, chef de gouvernement de Wallonie (RTBF / REUTERS et APTN / EVN)

La Wallonie, qui voit dans le Ceta l'ossature des futurs traités commerciaux, en particulier celui laborieusement négocié avec les Etats-Unis (TTIP ou Tafta), réclame plus de garanties face aux puissantes multinationales. "Nous ne voulons pas d'arbitrage privé dans lesquels les multinationales pourraient attaquer les Etats, explique Paul Magnette. Nous ne voulons pas que cela mette en cause les normes sociales, environnementales, la protection des services publics."

Sans le feu vert de la Belgique, le sommet et la signature programmés jeudi à Bruxelles, en présence du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, n'ont pratiquement plus aucune chance de se tenir. Mais cela ne signifierait pas pour autant la fin du Ceta. Selon une source européenne, la Commission européenne est prête à laisser encore quelques semaines supplémentaires à la Belgique.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.