Commerce en ligne : la boutique virtuelle d'Emmaüs dénonce la "concurrence déloyale" d'Amazon

Les pratiques du géant américain et d'autres sites chinois sont décriées par cet acteur du réemploi et de l'économie solidaire.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Label Emmaüs tire un tiers de ses revenus de la revente de livres et en collecte plus de 20 millions par an. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / AFP)

Label Emmaüs, la boutique en ligne de seconde main de l'association fondée par l'Abbé Pierre, a dénoncé lundi 15 avril la "concurrence déloyale" des géants du commerce en ligne, particulièrement sur le secteur du livre. "La marketplace solidaire souffre de plus en plus des pratiques commerciales des géants du numérique tels qu'Amazon", détaille dans un communiqué Label Emmaüs, qui s'attaque aussi aux sites chinois Shein, Temu et AliExpress.

Sa directrice, Maud Sarda, attribue les mauvaises performances de Label Emmaüs à l'inflation et aux stratégies "délétères" des plateformes. Dans son viseur : de la publicité "incessante", des "livraisons toujours plus rapides" et des prix tirés vers le bas. "Depuis un an ou deux, ça commence à être vraiment compliqué de survivre", a déclaré à l'AFP la cofondatrice de la boutique, dont les visites ont chuté de 20% aux premiers mois de 2024, comparées à la même période l'année précédente.

Une demande pour davantage de régulation

En mars, les députés ont adopté une proposition de loi pour rendre la fast-fashion – la mode éphémère – moins attractive, avec des pénalités financières et une interdiction de la publicité. Le Sénat doit encore se prononcer sur ce texte. "Une belle piste", estime Maud Sarda, qui demande néanmoins des lois pour "empêcher Shein de proposer 8 000 nouveaux produits par jour" ou "Amazon de proposer la livraison gratuite". Cette dernière facilité est toutefois interdite depuis octobre 2023 sur les achats de livres neufs, tant que la commande totale ne dépasse pas 35 euros.

Label Emmaüs, qui tire un tiers de ses revenus de la revente de livres et en collecte plus de 20 millions par an, appelle aussi à "favoriser la circulation solidaire du livre au lieu de sa destruction". Selon une étude du Syndicat national de l'édition, 14% des livres produits en France en 2022 sont détruits au lieu d'être vendus, une option moins coûteuse pour l'éditeur que le stockage.

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