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Chez Stellantis à Vesoul, 200 ouvriers italiens ont remplacé les intérimaires français

Le groupe automobile Stellantis a fait venir dans son usine de pièces de rechange de Vesoul 200 salariés italiens de la région de Naples. 300 intérimaires ont parallèlement été remerciés.

Article rédigé par franceinfo - Jean-François Fernandez
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Temps de lecture : 2 min
L'usine Stellantis de Noidans-les-Vesoul, ex PSA Vesoul. Usine mondiale de pièces détachées. (JEAN-FRANÇOIS FERNANDEZ / FRANCE-BLEU BESANÇON)

C'est une première en France : des salariés italiens du groupe automobile Stellantis viennent travailler en France. Le groupe automobile, qui cherche à optimiser ses effectifs, a proposé à 200 salariés italiens de faire 1 300 kilomètres pour venir travailler à Vesoul. L'usine de Haute-Saône n'est pas aussi impactée que les autres sites car il ne produit pas de voitures. C'est le centre mondial de pièces de rechange et il y a donc du travail.

Les Italiens, qui ont sans le savoir pris la place d'autant d'intérimaires français, apprécient le calme de Vesoul, l’accueil des Français, ils ont accepté de faire autant de kilomètres pour avoir un salaire à la fin du mois. 

En ville, on les reconnaît à leur tenue d'hiver comme s'ils étaient au ski, bonnet jusqu'aux oreilles, grosse doudoune fermée jusqu'au menton. Après le travail, ces Italiens de Melfi et Pomigliano près de Naples, se retrouvent à la Bella Vita, une pizzeria tenue par une Italienne qui leur sert d’interprète et qui est devenue la plaque tournante des bons plans pour trouver un logement pas cher.

Échapper à la "crise" en Italie

Ces salariés de Stellantis, comme Chiro, n'ont pas vraiment eu le choix. "Ça n'a pas été un choix imposé", affirme cet homme qui explique être parti à cause de la "crise" en Italie après être "resté longtemps sans travailler." "Du coup ce n'était pas imposé mais presque", confie Chiro.

Les sites de production sont à l'arrêt en raison du manque de semi-conducteurs, et les jours non travaillés ne sont pas payés. "En Italie les sites sont arrêtés depuis longtemps. Là-bas, on travaillait deux à trois jours par semaines, du coup forcément la paye allait avec", raconte l'Italien.

Tous ont accepté pour ramener un salaire à la maison.  Habitués à monter des Jeep ou des Fiat 500, ils font à Vesoul un travail de magasinier, à préparer des commandes. Dominico s'est adapté : "On est prêts à tout. À partir à 1 300 kilomètres, même à faire un autre boulot. L'important c'est de pouvoir nourrir nos enfants et vivre, tout simplement", explique-t-il.

"Même si on fait des sacrifices pour partir, au moins ici ils nous redonnent un peu de dignité."

Chiro, un italien salarié de Stellantis

à franceinfo

Les conditions de ce travail en France, c'est une indemnisation du logement et des repas, mais pas de prime spécifique. Le salaire est le même. La CGT parle de chantage à l'emploi.

Ces 200 salariés italiens de Stellantis viennent s'ajouter aux 70 venus de Mulhouse et à la vingtaine du site de production de Sochaux. En parallèle, de façon assez brutale, 300 intérimaires ont été remerciés du jour au lendemain. Les Italiens ne le savaient pas. Certains sont à Vesoul jusqu'au 31 décembre, d'autres jusqu'au mois de juin. Ils prévoient de rentrer à la maison tous les 45 jours.

Stellantis : des salariés italiens à Vesoul - Reportage de Jean-François Fernandez

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