Réduction du déficit sous les 3% en 2027 : "La marche est tellement haute qu'elle serait inédite en termes de baisse des dépenses publiques", selon Éric Coquerel

L'exécutif a annoncé mercredi ses mesures pour ramener sous 3% du PIB son déficit public en 2027.
Article rédigé par franceinfo
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Éric Coquerel, député LFI et président de la commission des finances à l'Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement, le 2 février 2024. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Alors que le gouvernement a présenté mercredi 17 avril en Conseil des ministres son programme de stabilité contenant ses prévisions de réduction du déficit d'ici 2027, ce chemin vers un retour sous les 3% du PIB manque de "crédibilité" et de "cohérence", estime le Haut conseil des finances publiques (HCFP). "Chacun sait que ce ne sera pas atteint", affirme pour sa part le président de la commission des Finances Éric Coquerel, également député LFI de Seine-Saint-Denis, mercredi sur franceinfo.

Le programme de stabilité prévoit un redressement du déficit à 5,1% en 2024, 4,1% en 2025, 3,6% en 2026 et finalement 2,9% en 2027. "La marche est tellement haute qu'elle serait inédite en termes de baisse des dépenses publiques", tacle le député. "Leur objectif est mauvais et je pense que s'il est mauvais et déjoué par la réalité, il serait peut-être urgent de penser que c'est la politique du gouvernement qui est en échec", assène-t-il.

Éric Coquerel plaide pour plus de recettes

Selon le député LFI, la France "a un problème de recettes" pour financer "la transition écologique et pour répondre aux besoins sociaux des Français", ce qui nécessiterait de couper "les cadeaux fiscaux (distribués) depuis 2017". "La France n'a plus les moyens de ces cadeaux fiscaux faits aux plus riches, qui coûtent très cher en inégalités et qui ne font qu'accroître le déficit", ajoute-t-il. "Pour le moment, ceux qui doivent faire des efforts, ce sont les chômeurs, les salariés, la protection sociale mais on ne touche jamais aux revenus du capital", souligne-t-il. Pour Éric Coquerel, "en jouant sur les niches fiscales, les aides aux entreprises, la taxation des super dividendes, ce sont facilement plusieurs dizaines de milliards d'euros qu'on pourrait ramener dans les caisses".

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