Déficit : "Il est difficile de faire de gros efforts d'économies sans toucher les collectivités locales", selon un ancien magistrat de la Cour des comptes

Alors que les collectivités locales ont fait savoir à Bercy qu'elles refusaient de voir leurs moyens rabotés dans le budget 2025 préparé par le ministère de l'Economie, François Ecalle, ancien magistrat de la Cour des Comptes estime qu'elles sont pourtant le plus gros levier d'économies.
Article rédigé par franceinfo
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Ministère de l'Economie et des Finances. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS via AFP)

"Il est difficile de faire de gros efforts d'économies sans toucher les collectivités locales", a estimé François Ecalle, ancien magistrat de la Cour des comptes et président de Fipeco, association d'information sur les finances publiques. Il était interrogé mardi 9 avril sur franceinfo alors que le Haut Conseil des finances publiques locales se réunissait à Bercy ce mardi, afin de discuter d'éventuelles économies dans les budgets 2025 des collectivités locales.

"Apparemment, il n'en est pas sorti grand-chose", analyse François Ecalle. Le déficit public de la France a atteint 5,5% du PIB en 2023 selon l'Insee, et le gouvernement souhaite que les collectivités locales fassent des économies. "On a quand même un problème d'endettement public qu'il faut arriver à stabiliser. Si on ne veut pas augmenter les impôts, il faut jouer sur les dépenses", juge-t-il. À elles seules, les collectivités locales représentent "20% des dépenses publiques", explique l'ancien magistrat.

Selon François Ecalle, l'État reçoit peu de soutien de la part des élus locaux: "C'est un dialogue de sourds". "L'État demande des efforts aux collectivités locales, qui lui répondent qu'elles sont bien gérées, à l'équilibre. L'État leur répond qu'il leur reverse chaque année 50 milliards d'euros de subventions. Les collectivités répondent qu'il leur impose aussi des tas de dépenses et de normes", ajoute-t-il. Plus largement, pour réduire le déficit, l'exécutif a annoncé 10 milliards d'euros d'économies dès cette année, et "au moins 20 milliards" l'année prochaine. "Politiquement et dans le contexte politique et social français actuel ça va être très très difficile", analyse François Ecalle.

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