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Avocats, huissiers et notaires dans les rues contre la loi Macron

Des milliers de notaires, avocats, greffiers et autres métiers du droit ont manifesté pour la première fois ensemble mercredi à Paris pour dénoncer le projet de loi Macron sur la croissance et l'activité qui réforme les professions réglementées.
Article rédigé par franceinfo
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  (La manifestation parisienne des notaires, huissiers et avocats © RF/Sarah Lemoine)

Après les patrons, c'est une autre catégorie socio-professionnelle peu habituée à battre le pavé qui descend dans les rues ce mercredi : des notaires, des avocats, des greffiers, des huissiers de justice et autres métiers du droit manifestent à Paris contre le projet de loi dit "Macron", officiellement loi sur la croissance et l'activité. Ce texte, qui a divisé la majorité, a été présenté ce matin en Conseil des ministres et soutenu par le Premier ministre en personne.

De 30.000 à 50.000 manifestants

Les organisateurs des manifestations anti-loi Macron ont revendiqué 50.000 manifestants venus de toute la France et qui ont défilé de la place de la République jusqu'à l'Opéra accompagnés de trois chars sonorisés et de 80 ballons aux couleurs de leurs six professions. La préfecture de police avance le chiffre de 30.000. Les notaires arborant des écharpes rouges constituaient le gros des troupes, devant les avocats en robe noire, des huissiers et des commissaires-priseurs judiciaires. Tous ont défilé au son de sifflets et de trompettes aux cris de "Notaires en colère ", "avocats, le combat continue ", ou "Macron t'es foutu ", slogan visant le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, dont certains réclamaient la démission.

Jeanne, notaire en Bretagne, est opposée à la libéralisation des tarifs. Elle dénonce un texte inéquitable selon elle.
Agnès Carlier, présidente de la Chambre nationale des commissaires priseurs judiciaires s'inquiète du projet de fusion de sa profession avec les huissiers.

Les représentants des six professions estiment que la réforme aura des effets néfastes en termes d'emploi et de tarifs et qu'elle va créer des déserts juridiques. Le texte prévoit notamment de libéraliser l'installation des nouveaux arrivants chez les huissiers, notaires et commissaires-priseurs, de plafonner les grilles tarifaires ou de permettre l'ouverture du capital des  sociétés à d'autres professionnels.

Un texte "qui menace la sécurité juridique des Français "

"Vous assistez à une situation unique, un moment exceptionnel. Jamais les six professions réglementées n'avaient été réunies ", a déclaré le président du Conseil national des barreaux (CNV), Jean-Marie Burguburu. Pierre-Luc Vogel, président du Conseil supérieur du notariat, a fustigé un texte "qui menace la sécurité juridique des Français ". Selon les notaires, le texte menacerait 10.000 emplois dans leurs études.

Frédéric Barbin, greffier au tribunal de commerce de Nantes, demande le retrait du texte
Jean-Marie Burguburu, président du Conseil national des barreaux estime que les professions juridiques n'ont pas à être réglementées par le ministère de l'Economie

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