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Indemnité inflation pour les apprentis : "Une aide très ponctuelle alors qu'il y a des problèmes plus structurels", alerte leur association

Aurélien Cadiou, président de l'Association nationale des apprentis de France, a mis en avant jeudi sur franceinfo les difficultés de ces jeunes avec "le statut étudiant et de salarié" mais surtout "beaucoup de dépenses".

Article rédigé par franceinfo
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Un apprenti travaille dans un centre d'entraînement des Compagnons du tour de France, le 18 avril 2019, à Saint-Thibault-des-Vignes (Seine-et-Marne). (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

L'indemnité inflation pour les apprentis est une aide "extrêmement positive mais qui reste très ponctuelle, alors qu'il y a des problèmes beaucoup plus structurels dans les aides" qui leur sont accordées, a alerté jeudi 4 novembre sur franceinfo Aurélien Cadiou, président de l'Association nationale des apprentis de France (Anaf). "Les apprentis ont souvent pas mal de dépenses, surtout au début de leur formation", souligne Aurélien Cadiou.

"C'est un public assez spécifique qui a le statut d'étudiant et de salarié, a parfois besoin de logements, d'un véhicule, de faire des allers retours entre un centre de formation et une entreprise...", liste-t-il. En parallèle, le salaire n'est pas toujours très élevé avec "400 euros minimum" et la possibilité d'aller "jusqu'à 100% du Smic", précise Aurélien Cadiou.

Des aides "moins conséquentes" qu'avant

Le président de l'Anaf précise par ailleurs que la réforme de l'apprentissage, en vigueur depuis septembre 2018, "prive les apprentis des aides qui pouvaient exister avant". S'ils bénéficient "de nouvelles aides", elles restent "moins conséquentes et plus restrictives que celles qui pouvaient être délivrées auparavant"

Aurélien Cadiou pointe notamment le problème de la prime d'activité "qui pourrait leur être attribuée", mais qui, "pour un certain nombre d'apprentis, n'est pas accessible puisqu'ils ne touchent pas assez" pour en bénéficier. Il évoque encore la réforme des fonds d'urgence, "déployée par les régions", qui avait "pour objectif de pouvoir accompagner ponctuellement des jeunes qui étaient en difficulté financière pour leur éviter une rupture de parcours". Ces fonds d'urgence "n'existent plus maintenant", assure le représentant de l'Anaf.

Travailler "sur la qualité" de l'apprentissage

L'Association nationale des apprentis de France reconnaît qu'il y a "des efforts faits sur l'apprentissage". Mais selon elle, c'est "surtout pour faire augmenter le nombre d'apprentis en France". Pour Aurélien Cadiou, c'est "effectivement une bonne chose. Mais il faut travailler en parallèle sur la qualité de l'apprentissage, en plus de la quantité."

Il pointe notamment "un trou dans la raquette" de la réforme de l'apprentissage. Cela concerne les apprentis "qui sont employés dans le secteur public et qui ne bénéficient d'aucune aide". Plus globalement pour l'Anaf, la question qui se pose est "de savoir si le paquet sur l'apprentissage, c'est juste avoir beaucoup d'apprentis, ou est-ce que c'est avoir beaucoup d'apprentis, mais aussi des apprentis bien formés" ?

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